Bruno Le Roux a donc décidé de devancer le calendrier judiciaire pour préparer au mieux sa défense. Alors que l’émission Quotidien (TMC) a révélé lundi soir que le ministre de l’Intérieur a employé à 24 reprises au moins l’un de ses filles à l’Assemblée nationale lorsqu’il était député de Seine-Saint-Denis, le parquet national financier (PNF) a déclaré dans la journée ouvrir une enquête. Après avoir été reçu dans l’après-midi par Bernard Cazeneuve et François Hollande, Bruno Le Roux a confirmé sa démission du gouvernement dans une déclaration faite depuis la préfecture de police de Bobigny.
"Ma responsabilité est de préserver l’action gouvernementale"
Réaffirmant que les contrats de ses filles, "ponctuels et officiels", étaient "conformes aux règles juridiques de l’Assemblée nationale et correspondaient tous à des travaux réalisés", le ministre a toutefois jugé que le contexte actuel ne pouvait pas lui permettre de poursuivre son travail. "Même si cela ne concerne en aucun cas mes fonctions d’aujourd’hui, je ne veux pas porter atteinte au travail du gouvernement. La responsabilité particulière qu’impliquent la lutte contre le terrorisme et la délinquance et le contrôle des flux migratoires), suppose de ne prêter le flanc à aucune perturbation. J’affirme mon honnêteté dans mes rapports humains comme dans tous mes actes politiques. Mais ma responsabilité est de préserver l’action gouvernementale. C’est pourquoi j’ai présenté ma démission au Premier ministre et au président de la République", a-t-il indiqué. Son remplaçant place Beauvau a immédiatement été nommé, il s'agit de Matthias Fekl, qui était jusqu'ici secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur.
Sur proposition du Premier Ministre @BCazeneuve, j'ai nommé @MatthiasFekl Ministre de l'Intérieur.
— François Hollande (@fhollande) 21 mars 2017