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Lefebvre : "Wauquiez est un acteur de série B par rapport à la star qu’était Sarkozy"

Par Benjamin Jeanjean

Ancien député et ministre, aujourd’hui membre fondateur d’Agir, Frédéric Lefebvre était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mardi.

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C’est un nouveau pas franchi dans la recomposition politique qui a suivi l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République en mai dernier. En froid avec l’orientation prise par Les Républicains ces derniers mois, plusieurs figures ont quitté le mouvement dernièrement, par initiative personnelle ou par exclusion. Si certains ont rejoint La République En Marche, d’autre ont fondé un nouveau mouvement : Agir. Parmi ces "constructifs" figure notamment Frédéric Lefebvre, ancien député (2007-2009 puis 2013-2017) et secrétaire d’État au Commerce (2010-2012).

"La droite risque de devenir l’appendice de l’extrême-droite"

Invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi, ce dernier explique notamment son choix par la dérive du parti Les Républicains orchestrée selon lui par Laurent Wauquiez. "Il n’a échappé à personne qu’il y a eu un séisme politique, le séisme Macron. Avec Agir, nous nous sommes engagés en tant que pionniers à reconstruire sur l’épicentre de ce séisme, à un moment où la force centrifuge Wauquiez est en train de précipiter la droite à l’extrémité droite de l’échiquier politique. Le risque, c’est que la droite devienne l’appendice de l’extrême-droite", clame-t-il avant de comparer l’actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes à Nicolas Sarkozy. "Laurent Wauquiez est un acteur de série B par rapport à la star qu’était Nicolas Sarkozy, mais le chemin est le même : la route buissonnière. On doit reconnaître un certain nombre de choses à Sarkozy, notamment celle d’être un homme charpenté. Je ne sais pas quelle a été la traversée du désert de Laurent Wauquiez puisqu’à chaque fois qu’il y a un désert face à lui, il sait s’accrocher là où il faut pour ne pas avoir à le traverser", lance-t-il.

Pour le natif de Neuilly-sur-Seine, un "grand remplacement" est en train de s’opérer chez Les Républicains. "Le 8 juin dernier, j’ai quitté Les Républicains, ma famille politique depuis que je me suis engagé en politique. Au mois de mars-avril, j’ai pu constater lors des dernières réunions auxquelles j’ai participé ce qui est en train de se passer dans cette formation politique : une forme de grand remplacement, voulue et construite. On a chassé les adhérents et les électeurs modérés, qui sont partis parce qu’ils ne supportent pas le discours qu’on entend aujourd’hui, avec ces appels du pied permanents à l’idéologie de l’extrême-droite. Ils sont partis, et qui est venu ? Sens Commun, les gens de l’extrême-droite, les nationalistes, les identitaires… Ce sont eux qui sont aujourd’hui en masse à l’intérieur des Républicains. Pardon, mais ce n’est pas l’idée que je me fais d’une droite en France", martèle-t-il.

"Laurent Wauquiez a toujours été opportuniste"

L’ancien député des Hauts-de-Seine et des Français de l’étranger en profite par ailleurs pour critique une nouvelle fois la méthode Wauquiez. "Pour ramener quelqu’un dans le droit chemin, il ne faut pas lui faire croire qu’on est d’accord avec lui. Ça, c’est de la petite cuisine politique et Laurent Wauquiez est adepte de ça. Il a toujours été opportuniste et dit à celui qui est en face de lui ce qu’il a envie d’entendre. Évidemment, ça permet de prendre dans les mailles du filet un certain nombre de gens égarés, mais ce n’est pas ma vision de la politique. Ce qui m’intéresse, c’est de ne pas raconter des histoires, de ne pas me laisser emmener comme homme politique dans la démagogie ambiante que je vois dans toute l’Europe. Prenez l’exemple de la sécurité en Europe. Plutôt que de raconter n’importe quoi sur l’immigration, pourquoi est-ce que Laurent Wauquiez n’a rien fait quand il était le secrétaire d’État aux Affaires européennes de Nicolas Sarkozy, alors que je demandais à l’époque qu’on construise une police européenne des frontières ? Pourquoi il ne s’est jamais battu pour ça ? Pourquoi est-ce qu’il découvre aujourd’hui le problème de l’immigration irrégulière en Europe ?", s’interroge-t-il.

Quant à son positionnement actuel sur l’échiquier politique, Frédéric Lefebvre se veut très clair. "Je suis beaucoup plus près d’Emmanuel Macron que de Laurent Wauquiez. Pourquoi est-ce que, quand je suis candidat aux législatives et qu’on me propose de rejoindre En Marche, je fais le choix – difficile – de mettre mon énergie à essayer de construire quelque chose ? Parce que je rêve que notre pays soit une démocratie exemplaire capable de faire des coalitions comme partout ailleurs. Ce n’est pas la facilité que nous choisissons, mais un chemin d’exigence. Rome ne s’est pas construite en un jour", rappelle-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Frédéric Lefebvre dans le Grand Matin Sud Radio

 

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