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#LeGrandDebat : les grands enjeux du débat télévisé entre les 11 candidats

Par Benjamin Jeanjean

Si les onze candidats à l’élection présidentielle seront tous réunis ce mardi soir pour débattre devant les Français, les enjeux sont bien différents pour chaque candidat.

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Jamais les Français n’avaient encore vu cela. Onze candidats, du plus connu au moins expérimenté, tous sur le même pied d’égalité face aux caméras. Ce mardi 4 avril, tous les prétendants à l’Élysée seront réunis pour un grand débat organisé par les chaînes de télévision BFMTV et Cnews (20h40). Une grande première qui sera sans aucun doute suivie par des millions de Français, à un peu plus de deux semaines maintenant du premier tour de l’élection présidentielle. Mais si les participants seront soumis aux mêmes règles de temps de parole et auront droit à la même exposition, les enjeux et objectifs diffèrent selon les candidats.

Les "petits" candidats passent au scanner

Pour les "petits" candidats, ceux qui n’avaient pas été conviés pour le premier débat organisé par TF1, le débat de ce soir sera bien évidemment un moment-clé de la campagne, lors duquel ils devront se distinguer. Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) a déjà promis d’afficher sa "colère" contre "le monde de l’argent" et "l’occupation financière et culturelle de notre pays". "Je serai le seul à poser certaines questions sur la finance et la culture", a-t-il averti, regrettant toutefois un temps de parole trop court et ne permettant pas un vrai débat. Philippe Poutou (NPA), quant à lui, relativise la portée et l’importance de ce rendez-vous, même s’il compte bien en profiter pour faire passer son message. "Il n’y a pas de stratégie, ce n’est pas la finale de la Ligue des Champions ce soir. C’est de la politique-spectacle, du pipeau. On va avoir des histoires de postures, tout va être mesuré, ce n’est pas très sérieux tout ça… Mais on y sera quand même pour dire ce qu’on a à dire et porter cette colère-là", a-t-il déclaré en marge d’un rassemblement de soutien aux salariés de Vélib’ à Paris.

Crédité d’environ 1% d’intentions de vote dans la plupart des sondages, Jean Lassalle (Résistons!) devrait sans surprise assurer le show lors de ce débat, lui dont le style inimitable et les saillies lyriques déconcertantes sont la marque de fabrique. Pas sûr toutefois que le timing très cadenassé et restreint des interventions orales le favorise… Alors que François Asselineau (UPR) devrait marteler sa principale promesse de campagne, le "Frexit" pour quitter l’Union européenne, Nicolas Dupont-Aignan devrait, lui, adopter un style plus proche des "gros" candidats. Très déçu de ne pas avoir été invité au premier débat, le candidat de Debout la France devrait insister sur la moralisation de la vie politique, lui qui vient de proposer une "charte éthique" à tous les autres candidats. François Fillon notamment pourrait être la cible des attaques de "NDA", qui rêve de récupérer une partie des électeurs de droite déçus par les affaires judiciaires qui entourent l’ancien Premier ministre.

Fillon et Macron au centre du ring ?

François Fillon, justement, pourrait profiter ce soir de la dispersion des temps de parole pour passer entre les gouttes et axer le débat sur les projets de chacun, son grand objectif depuis plusieurs jours. Temps de travail et équilibre budgétaire devraient être à l’agenda du candidat LR. Sa cible prioritaire sera sans doute Emmanuel Macron, qui représente une menace pour sa qualification pour le second tour. Mais l’entourage du candidat d’En Marche! se montre très confiant. "Je peux vous assurer qu’Emmanuel Macron saura répondre aux attaques s’il y en a. Nous n’avons pas fait de sur-préparation. Il a pris connaissance des programmes de tous les candidats, il est extrêmement serein", indique ainsi sur BFMTV Laurence Haïm, proche du candidat. Marine Le Pen (FN), quant à elle, pourrait compter les coups en déroulant ses thèmes de prédilection habituels mais devra faire attention à Jean-Luc Mélenchon qui ne l’avait pas ménagé lors du premier débat.

Mélenchon prépare des "punchlines", Hamon joue son va-tout

Le candidat de la France Insoumise, qui a profité du dernier débat pour enclencher sa percée dans les sondages malgré une configuration "frustrante" selon lui, devrait encore une fois faire parler ses qualités d’orateur et de tribun. "Notre candidat a l'instinct de la répartie et le sens de la formule. Il se prépare quelques bonnes punchlines !", promettait l’élue Danielle Simonnet (Parti de Gauche) lundi dans Le Parisien. Mais Jean-Luc Mélenchon pourrait se voir attaquer sur… sa gauche, par Nathalie Arthaud notamment, qui n’a de cesse de critiquer sa posture de "sauveur suprême". La candidate Lutte Ouvrière ne compte pourtant pas faire dans la punchline. "N’attendez pas de moi un coup médiatique, pas le style. Je n’envisage pas un strip-tease", a-t-elle confié au Parisien.

Enfin, s’il y a bien un candidat qui n’a pas le droit à l’erreur ce soir, c’est Benoît Hamon. Lâché par Manuel Valls et toute une partie du PS, distancé par Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, le candidat socialiste va devoir marquer les esprits lors de ce débat où il pourrait se montrer offensif face à Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, les deux candidats qui lui grignotent des voix sur sa gauche et sur sa droite. Selon des proches cités par Le Monde, le député des Yvelines devrait être plus tranchant et marteler son projet pour convaincre les électeurs de gauche.

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