Alors que François de Rugy a récemment fait part du "burn-out" des parlementaires qui se disent acculés par le travail devant l'accélération des réformes, la réponse, un brin cinglante, de Benjamin Griveaux - lequel a rétorqué qu'il s'agissait d'une "très bonne nouvelle que les députés travaillent beaucoup" - n'est pas du goût de tous.
"Il faut que Benjamin Griveaux se calme"
Ainsi, certaines personnalités politiques, issues notamment des rangs de l'extrême gauche ont souhaité réagir au micro de Sud Radio, dans les couloirs de l'Assemblée. C'est le cas d'Éric Coquerel qui fustige le comportement du porte-parole du gouvernement. "C'est de la démagogie pure et simple, c'est de l'antiparlementarisme ! Ça veut dire quoi ? qu'ils (les parlementaires) ne travaillaient pas avant ? Il faut que Benjamin Griveaux se calme dans ces espèces de phrases provocatrices méprisantes", déplore le député de la France insoumise "Chacun comprendra qu'il n'y a pas un être humain qui travaille dans des bonnes conditions, y compris quand il fait les lois, avec un rythme de 80 heures par semaine. Il veut quoi ? Faire travailler les enfants à la mine aussi ?", surenchérit-il.
Même son de cloche chez son collègue insoumis Adrien Quatennens, lequel considère la surcharge de travail imposé aux parlementaires comme étant l'illustration de la condescendance du gouvernement vis-à-vis de l'hémicycle. "Pour Macron et sa majorité, l'Assemblée n'est qu'une formalité. Ils se disent que, de toute façon, comme ils sont nombreux et qu'ils font bloc, tous les projets de loi vont passer. Par conséquent, pour eux, c'est une perte de temps et ils essaient en réalité d'accélérer, d'aller très vite. Ils savent qu'à la fin, ils auront le tampon sur leur projet de loi", affirme ainsi l'élu du Nord. "C'est ce qu'ils pensent et tout le monde en pâti et quand vous avez des fonctionnaires de l'Assemblée qui vous expliquent qu'ils réfléchissent potentiellement à se mettre en grève, ce qui serait inédit dans la Ve République, ça devrait faire réfléchir le gouvernement", insiste-t-il encore.
Propos recueillis par Martin Juret