"J’aurais adoré voter pour vous, sachez que je suis au PS-Sciences Po et qu’on est tous derrière vous si vous voulez revenir". Pour Thomas, jeune étudiant de 18 ans qui n’était pas en âge de voter en 2012, l’occasion était trop belle de rencontrer François Hollande, venu en dédicaces ce lundi dans une librairie parisienne. "À Thomas, un jeune socialiste qui ressemble à l'étudiant que j'étais", lui écrit l’ancien chef de l’État. "Ça me fait vraiment très plaisir, Hollande était quelqu’un qui comptait beaucoup pour moi, qui m’a donné envie de m’intéresser à la politique. J’aimerais vraiment le revoir dans l’arène politique, ça nous ferait beaucoup plaisir", réagit l’intéressé au micro de Sud Radio.
"Un peu triste de voir que les gens ont un peu zappé..."
Si ces séances de dédicaces sont avant tout programmées pour promouvoir son livre Les leçons du pouvoir, deuxième des ventes de livres presque deux semaines après sa sortie derrière le dernier Guillaume Musso et déjà réédité trois fois, François Hollande en profite aussi pour renouer avec un électorat quelque peu désabusé depuis son départ de la vie politique active. "Maintenant, les gens commencent à se rendre compte que la bonne situation économique est due au travail qui a été fait avant. On vient de fêter les cinq ans du Mariage pour tous, et il est un peu triste de voir que les gens ont un peu zappé...", déplore Florence, pour qui le quinquennat de François Hollande n'est pas reconnu à sa juste valeur.
Et ce contact n’est pas pour déplaire à François Hollande. "Ça me manquait. Et je crois que ça manquait à d’autres, donc c’était bien qu’on puisse se rencontrer à cette occasion", assure-t-il avant d’écarter l’hypothèse d’un retour au premier plan. "Je fais de la politique au sens où je m’intéresse à la vie de la France, je fais des propositions, je reviens sur des choix, j’essaye d’expliquer ce qu’est l’avenir de la social-démocratie, le risque majeur du délitement de nos institutions démocratiques en Europe, la montée des extrêmes, etc. C’est ça, faire de la politique. Ce n’est pas simplement vouloir se présenter à des élections, même si c’est tout à fait respectable. J’ai été président de la République, je ne peux pas espérer mieux", explique-t-il.
Une tournée encore loin d’être terminée
Actualité oblige, l’ancien Président s’est également exprimé sur la visite actuelle de son successeur Emmanuel Macron aux États-Unis. "Ce n’est pas nous qui pouvons changer le président des États-Unis, c’est le peuple américain ! Après, il faut lui dire ce qu’on en pense et ne pas imaginer que c’est simplement par la sympathie qu’on peut éventuellement avoir pour lui qu’on arrivera à le faire changer. C’est avec des arguments, une persuasion, une pression. C’est aussi en disant les choses comme elles doivent être dites, et je ne doute pas qu’Emmanuel Macron va le faire", lance-t-il.
Prochaine étape pour l’ancien locataire de l’Élysée, ce mardi à Orléans, avant des étapes à Bordeaux ou Brest. Une tournée avec des airs de campagne qui pourrait durer jusqu'à la fin du mois de juin.
Un reportage de Mathilde Choin