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L'évacuation de la Zad de Bure est "révoltante", selon l'association "Sortir du nucléaire"

Par Mathieu D'Hondt

L'opération d'évacuation menée ce jeudi sur la ZAD de Bure, où doit être implanté le projet Cigéo d'enfouissement de déchets nucléaires, a suscité beaucoup de réactions. Morceaux choisis.

Évacuation de la Zad de Bure : "Une opération de police révoltante", selon l'association  "Sortir du nucléaire"

Tôt ce matin, une opération de gendarmerie a été lancée sur la ZAD de Bois Lejuc (Meuse), non loin de Bure, site choisi par l'État pour y implanter le projet Cigéo, destiné à l'enfouissement de déchets nucléaires. La manœuvre avait pour but de "mettre fin à l'occupation illégale" - pour reprendre les termes utilisés par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb - des opposants au projet.

"Une opération révoltante"

Une évacuation qui n'a pas manqué de faire réagir, à commencer par le réseau "Sortir du nucléaire", lequel ne cache pas sa stupéfaction. Joint par Sud Radio, la porte-parole de l'association, Charlotte Mijeon, se dit "choquée" et dénonce la décision du gouvernement. "Nous dénonçons cette opération qui survient le jour même de la visite de Sébastien Lecornu (Secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire ndlr) en Meuse et Haute-Marne", peste-t-elle, non sans un certain dépit, fustigeant "la conception du dialogue et de la concertation du gouvernement qui impose un projet par la force en faisant fit d'une opposition large et légitime".

"C'est une opération de police profondément révoltante alors même que les failles techniques de Cigéo sont de notoriété publique et qu'il a été récemment prouvé que le projet comportait des aspects susceptibles de compromettre largement sa sûreté", déplore-t-elle encore, avant de rappeler que "l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) est dans l'illégalité" puisqu'elle a "commencé les travaux, dans le Bois Lejuc, de manière totalement illégale, en ayant défriché sans autorisation et en ayant érigé un mur sans aucune autorisation d'urbanisme". Et Charlote Mijeon de conclure son propos en insistant sur le fait que ce "projet est dangereux pour les siècles à venir et peut-être même pour les générations actuelles"

"Notre priorité est la sûreté pour l'homme et l'environnement" (Andra)

Le son de cloche est évidemment très différent dans le "camp" d'en face. Ainsi, David Mazoyer (directeur du centre Meuse de l'Andra) justifie, au micro de Sud Radio, le choix du site pour l'enfouissement des déchets de la discorde. "Le site de Bure a été choisi surtout grâce à sa géologie qui contient une couche d'argile Callovo-Oxfordien, dont les propriétés sont tout à fait adaptées à confiner la radioactivité sur des échelles de temps compatibles avec sa décroissance, c'est-à-dire à très très long terme, sur plusieurs centaines de milliers d'années", affirme-t-il ainsi, précisant que le projet "est assis sur près de 15 ans de recherche" et qu'il est "totalement contrôlé par les autorités compétentes".

"Notre principale priorité, c'est vraiment la sûreté, à long terme, pour l'homme et l'environnement et nous suivons scrupuleusement l'ensemble des recommandations de ces autorités, selon l'avancée du projet", assure-t-il, en rappelant qu'il s'agit toutefois d'une "procédure longue", car c'est une "installation complexe qui requiert différentes autorisations". Et l'intéressé d'ajouter que "la prochaine étape importante", à savoir la signature du "décret d'autorisation de création", n'interviendra "pas avant  2019" et que le feu vert définitif ne pourra être obtenu qu'à "l'horizon 2022/2023".

Propos recueillis par Félix Mathieu

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