Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste de Paris et frondeuse était ce matin l'invitée politique de Sud Radio à 8h10. Elle prédit l'abstention d'une vingtaine de frondeurs maximum cet après-midi à l'Assemblée. Valls obtiendrait ainsi la confiance, mais elle annonce une "riposte graduée" en vue du vote du budget à l'automne.
Concernant le vote de confiance de cet après-midi à l'Assemblée nationale, la sénatrice socialiste de Paris annonce une relative abstention de ses camarades frondeurs. "Je pense qu'ils vont s'abstenir, affirme-t-elle à Christophe Bordet, rédacteur en chef de Sud Radio. Elle prédit "vingt abstentions" environ. Or "pour que le gouvernement soit renversé, il faudrait au moins dix-huit votes contre au PS, et on ne sera pas 18, donc à quoi sert d'être deux ou trois à voter contre, au moment ou vous avez un nombre grandissant d'abstentions. On nous dira que nous n'avons fait que fragiliser la contestation, alors qu'aujourd'hui, on fait monter la contestation pour convaincre".
"Riposte graduée"
La sénatrice parle plutôt d'une stratégie de "riposte graduée" de la part des frondeurs. "On passe de 11 frondeurs à une vingtaine aujourd'hui. Valls sera bien obligé de constater qu'il y a un grand malaise dans la majorité et dans le camp socialiste".
"J'aurais préféré qu'on vote contre mais il ne faut pas briser le front qui prépare l'alternative notamment au moment du budget" termine-t-elle. Elle vise maintenant le vote du projet de loi de finances à l'automne, "si des réorientations ou au moins des inflexions majeures ne sont pas prises d'ici là, le nombre de gens qui sont en désaccord va encore s'accentuer" promet Marie-Noëlle Lienemann.
"Une majorité rouge, rose verte est possible"
"Une majorité rouge, rose verte est possible" dit-elle. "Voyez bien que l'abstention des socialistes, va s'ajouter à celle des Verts, à celle de nos amis du Front de gauche, aux amis de Jean-Pierre Chevènement, etc".
Par ailleurs, Marie-Noëlle Lienemann appelle les amis d'Arnaud Montebourg "qui on fait beaucoup de déclarations intempestives à Frangy-sur-Bresse le 24 août, beaucoup sur la forme et très peu sur le fond", à rejoindre les frondeurs. "Quand je vois qu'ils vont voter pour la confiance à Manuel Valls, on cherche la cohérence !" s'étonne-t-elle.
"Nous ne croyons pas au Dieu marché"
Elle déplore enfin la politique de gauche "archaïque" menée selon elle par Manuel Valls, celle qui applique la politique du Médef. "Cette politique ne règle en rien le problème de désindustrialisation de la France et des carnets de commande des gens, cela fait des années qu'on nous ressert les même sauces pour finalement affaiblir les capacités productives françaises", se plaint elle. "Ce qui va mal, c'est la manière dont la France a un projet spécifique, pas un projet antagoniste, ni contradictoire. Nous restons un pays républicain où nous ne croyons pas au Dieu marché et où nous croyions que l'égalité est bonne" veut croire la sénatrice.