En déplacement à Toulouse, Emmanuel Macron a tracé les grandes lignes de la réforme du logement que le gouvernement s’apprête à mettre sur les rails. Au micro de Sud Radio, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit Au Logement (DAL), s’est montré quelque peu sceptiques sur les dispositions annoncées, pour la plupart temporaires. "Nous sommes plutôt partisans de solutions de logement pérennes. Il y a différents produits d’hébergements temporaires qui sont mis en place depuis quelques années déjà. Nous ne sommes pas hostiles à ces dispositifs, mais ce qui compte pour nous c’est que les gens aient un logement", assure-t-il.
"Emmanuel Macron fait la promotion des pensions de familles, mais la vraie question est celle du financement. Il a annoncé quelques chiffres sur le nombre de pensions de famille, de logements d’intermédiations locatives et d’hébergements d’urgence, mais rien de plus que ce qu’il avait annoncé pendant sa campagne électorale. Quand on divise 65000 logements d’intermédiations locatives par cinq, ça ne fait pas grand-chose chaque année", ajoute-t-il.
"Une économie de 130M€ a été faite pour le budget 2017 sur 12 500 logements"
Alors que le chef de l’État a notamment avancé l’objectif de 40 000 constructions de logements sociaux neufs par an dès 2018 grâce à une réduction de l’exigence des normes sociales et environnementales actuelles, Jean-Baptiste Eyraud ne cache pas ses doutes. "On s’interroge sur la validité de cette annonce parce qu’une économie de 130 millions d’euros a déjà été faite pour le budget 2017 sur le financement de 12 500 logements très sociaux. Donc on doute un peu de l’authenticité ou de l’efficacité de cette mesure...", avance-t-il.
"Pour ce qui est de revenir sur les normes de construction de logements, pourquoi pas ? Mais je crois qu’on est dans une période où on a des normes plus importantes par rapport à la protection de l’environnement, l’isolation thermique, etc. Ce sont des sujets sur lesquels je ne pense qu’il reviendra, puisque ce sont des engagements pris. Mais il faudra voir de plus près", conclut-il.