En matière d’immigration, la France est-elle plus sévère que les autres ? Une récente étude de la Fondapol soulignait que le pays n’a pas de vision stratégique en la matière.
Loi Immigration : vers une aide médicale d'urgence ?
"La France est en tout cas en train de durcir sa politique d’immigration, estime Yves Bertoncini, consultant en affaires européennes (enseignant à l’ESCP Business School et au Corps des Mines). Ce que les Européens font ensemble, c’est la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen. En revanche, pour tout ce qui relève de la politique d’accueil, d’immigration, d’accès aux soins, ce sont des décisions très largement nationales. Il n’y a pas de droit européen, de principes très directifs sur un tel sujet."
"Comme le disait très bien le rapport de la Fondapol, En Allemagne et en Italie, l’accès aux soins est plutôt pour les cas d’urgence. Il était garanti aux migrants irréguliers. La Première ministre a dit qu’il y aurait une réforme de l’Aide Médicale d’État, que l’on passerait à l’aide médicale d’urgence. Le ministre de la santé a préféré démissionner."
"Nous avons une politique immigration qui est en train de se durcir", explique @ybertoncini #GrandMatin https://t.co/cW3047amhO pic.twitter.com/pIUY18gDe8
— Sud Radio (@SudRadio) December 21, 2023
Le Danemark, "un tout petit pays du Nord"
En matière d'immigration, le Danemark sert souvent d'exemple. "C’est l’un des premiers pays nordiques à avoir très fortement durci les conditions d’accès aux aides sociales et à la nationalité, rappelle Yves Bertoncini, consultant en affaires européennes. Cela envoyait des signaux négatifs aux migrants tentés de venir dans ce pays. C’est particulier de comparer la France et le Danemark. Un tout petit pays du Nord qui n’a pas de passé colonial, pas les mêmes besoins économiques, pas avec autant de métiers en tension. Il a très peu de frontières, avec deux pays voisins."
"C’est très difficile de comparer. Si on oublie tout le contexte, oui, le Danemark a pris des mesures restrictives. Là-bas, la protection sociale est très largement financée par l’impôt, et non par les cotisations sociales, comme en France. En France, si des immigrés cotisent, il est logique qu’ils touchent des prestations. Il faudra voir ce qu’il en est en termes de résultats. Cela freine-t-il certains flux ? L’intégration des immigrés des situations régulières s’en trouve-t-elle simplifiée ou, comme certains le craignent, compliquée."
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