Lundi, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a présenté les grands axes de son projet de loi baptisé "Noé" (Nouvelles orientations économiques), censé permettre aux forces vives du pays d'emprunter le virage de la révolution numérique.Invité de l'émission Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, s'est montré plutôt sceptique. "Emmanuel Macron, c'est l'homme qui a l'art de se présenter comme un moderne pour nous vendre les vieilles recettes libérales, a lancé le sénateur de Paris, tête de liste Front de gauche aux régionales en Ile-de-France. Je regarderai de près le contenu de son projet de loi, mais c'est celui qui nous dit sans arrêt qu'il faut réformer, moderniser et, à l'arrivée, on a droit aux plus vieilles recettes libérales. Il faut travailler le dimanche, travailler tard la nuit, faire rouler des cars au lieu de faire rouler des trains alors que l'avenir serait le fret ferroviaire. Derrière la modernité apparente, il y a souvent des recettes de régression sociale."
"Il faudrait beaucoup d'audace sociale"
Au contraire de ce que prône le ministre de l'Economie, Pierre Laurent souhaiterait que le débat sur la révolution numérique soit l'occasion de repenser en profondeur l'organisation du monde du travail en France : "Derrière la question du numérique, il y a un énorme enjeu de reconstitution du marché de l'emploi, du travail. Il faudrait repenser ça avec beaucoup d'audace sociale. Je pense que c'est l'occasion de parler réduction du temps de travail, nouvelle manière d'organiser le travail et je crains qu'avec Emmanuel Macron, on aille, à l'inverse, vers une dérégulation sociale plus importante en utilisant la révolution numérique."