Voilà qui ne va pas arranger les affaires du PS. Alors que l'ambiance est morose depuis dimanche soir et la confirmation d'une participation moyenne au premier tour de la primaire de la droite, qui a vu Benoit Hamon devancer Manuel Valls, cette journée de lundi est surtout le théâtre d'un débat autour des chiffres publiés par la Haute Autorité.Dimanche, peu avant 21h, Thomas Clay, président de la Haute Autorité de la primaire de la gauche, prenait la parole pour annoncer une participation "estimée à entre 1,5 et 2 millions de votants, probablement plus proche des 2 millions" et un duel Hamon - Valls pour dimanche prochain. Une annonce basée sur un peu plus du tiers des bureaux de vote dépouillés.
Une participation encore loin des 2 millions annoncés dimanche soir
Jusque là, pas de problème. Les résultats allaient, pensait-on alors, s'affiner au fur et à mesure de la soirée, comme ce fut le cas pour la primaire de la droite.Sauf qu'après une actualisation un peu après minuit, annonçant 1,25 million de votants, plus rien jusqu'à ce lundi matin. A 10 heures, la participation a atteint 1,6 million de votants, sur 95 % des bureaux de vote. Pas de quoi atteindre les "presque 2 millions" annoncés la veille au soir, donc.Mais le pire est ailleurs. Entre minuit et 10h, avec 350 000 votants de plus, les pourcentages des différents candidats n'ont pas évolué. Christophe Borgel, président du comité d'organisation de la primaire, a reconnu à Libération "un bug, rien de plus".
Des résultats faux depuis 10h ce lundi matin
Les 350 000 voix de plus ajoutées depuis minuit ont donc simplement été réparties entre les différents candidats, en fonction de leurs résultats. Depuis 10h ce matin, malgré quelques bidouillages, le site des primaires de la gauche affiche donc des résultats faux.L'ordre d'arrivée ne s'en trouvera pas chamboulé, mais près de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote, impossible de connaître le chiffre exact de la participation, ni même celui des rapports de force entre candidats."Il y a eu bug sur bug, a confié Christophe Borgel à Libération. Je ne vais pas jeter la pierre à des gens qui travaillent comme des fous sur cette énorme machine qu'est la primaire." Et qui ne renvoient pas une franche image de professionnalisme.