C'est l'un des points de crispation de cette campagne, l'une des oppositions sur laquelle appuie Marine Le Pen depuis trois jours. Entre des solutions "mondialistes" et une logique nationaliste, chacun pense pouvoir résorber le chômage, qui a progressé de 20 % sous le quinquennat de François Hollande.
Pour réussir là où le président sortant a échoué, Emmanuel Macron entend "libérer le travail et l'esprit d'entreprise". Cela passe par une baisse des cotisations sociales employeurs de 6 points, et même jusqu'à 10 points au niveau du Smic, représentant une économie substantielle pour les patrons.
Mais Emmanuel Macron souhaite également "responsabiliser" les employeurs en créant un bonus-malus sur l'assurance chômage en augmentant les charges des employeurs qui entretiennent la précarité par des recours excessifs aux contrats courts.
Du côté des salariés, Emmanuel Macron propose des revalorisations salariales, par la réduction des cotisations, allant jusqu'à 500 euros nets par an pour un salaire de 2200 euros nets par mois. Il souhaite également augmenter le pouvoir d'achat à niveau d'un 13e mois, soit 100 euros de plus par mois.
Pour être en phase avec la société d'aujourd'hui, le leader d'En Marche ! estime qu'il faut accompagner la mobilité des salariés. Il propose un droit à l'assurance-chômage pour tous les travailleurs, y compris les indépendants, mais également l'instauration de droits pour les salariés qui démissionnent, un outil qui serait utilisable une fois tous les cinq ans. En contrepartie, il prévoit de suspendre les allocations en cas d'insuffisance de recherche d'emploi ou de refus d'offres raisonnables.
Les propositions de Marine Le Pen sont bien différentes. Si elle aussi prévoit la défiscalisation des heures supplémentaires, mise en place par Nicolas Sarkozy puis supprimée par François Hollande, elle met l'accent sur le patriotisme pour relancer la création d'emplois, à travers un plan de réindustrialisation, le fait de réserver la commande publique aux entreprises françaises ou la suppression de la directive travailleurs détachés.
Mais elle aussi souhaite simplifier le marché du travail, par l'allègement de la complexité administrative et fiscale des TPE-PME, la baisse des charges sociales des TPE-PME, qui serait toutefois conditionnée au maintien de l'emploi, ou encore la baisse du taux intermédiaire de l'impôt sur les sociétés, qui passerait de 33 à 24 % pour les PME.
Enfin, sur la durée légale du travail, elle entend garder les 35h, mais permettre des négociations au niveau des branches pour la rallonger, à condition d'une compensation salariale intégrale.