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"Macron prend pleinement conscience que sa cote de popularité a chuté très vite"

Par Benjamin Jeanjean

Au micro de Sud Radio, le politologue Olivier Rouquan analyse la communication d’Emmanuel Macron ce vendredi, avec notamment une mise en scène très "américaine" pour une promulgation de loi.

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Sujette à de nombreux débats cet été à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans les médias, la loi sur la moralisation de la vie publique a été promulguée ce vendredi par Emmanuel Macron. Alors que l’Élysée s’est notamment inspirée des pratiques américaines pour communiquer autour de cet événement, le politologue Olivier Rouquan revient sur Sud Radio sur les ressorts de ce coup de communication du président de la République.

"Il veut compenser son inexpérience politique et sa jeunesse"

"Ça veut dire tout d’abord qu’il assume la totale responsabilité de cette loi. Deuxièmement, Emmanuel Macron aime bien rassurer les Français depuis son arrivée au pouvoir, sur le mode "Je suis pleinement président", au sens traditionnel du terme. Il veut envoyer ce message pour compenser son inexpérience politique et sa jeunesse, qui sont des atouts par ailleurs, mais qui pour le coup pourraient inquiéter. Il envoie donc des images : ça a d’abord été son intronisation à l’Élysée, et là c’est ce moment solennel, juridique et symbolique de signature et de promulgation d’un texte. C’est une première sur le plan de la communication, et c’est tout à fait lié à la spécificité de ce président, à sa jeunesse et à son inexpérience", explique-t-il.

"Il y a un risque de trop en faire"

Alors que le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a imité le chef de l’État en se mettant lui aussi en scène dans la journée, l’excès de communication peut-il finir par être nuisible à l’exécutif ? "Il y a un risque de trop en faire. On voit très bien la multiplication des tweets, la saturation par une présence très importante… Ce matin, il y avait cette mise en scène à l’Élysée, cet après-midi aussi avec Paris 2024. On voit là la fonction présidentielle au sens institutionnel mais aussi une volonté d’incarner l’unanimité nationale autour de ce projet qui semble faire consensus. On a aussi vu ces derniers jours la présence du Président près des faibles et la volonté d’incarner le maintien de l’ordre à Saint-Martin", analyse Olivier Rouquan

"Les réseaux sociaux n’attendent que ça pour se moquer"

"Il y a une présence très forte alors qu’il y avait la volonté de raréfier un peu le message. On a déjà vu ces oscillations précédemment sous d’autres présidences. On peut dire aujourd’hui qu’Emmanuel Macron prend pleinement conscience que sa cote de popularité a chuté très vite et très bas. Immanquablement, il y a le retour de bâton de ce point de vue, cette très forte réactivité est tout de suite contrée par des réseaux sociaux qui n’attendent que ça pour se moquer, voire plus", ajoute-t-il par ailleurs.

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