Interrogé sur les prévisions de croissance publiées par l'Insee – 0,3 % d'augmentation du PIB en 2015 –, Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat Force Ouvrière, note que cette amélioration ne vient pas de décisions nationales : "S'il y a une légère augmentation de la croissance, tant mieux, mais cela ne vient pas de décisions prises en France. Cela vient de décisions prises au niveau européen ou international sur les marchés financiers. C'est la baisse de l'euro qui favorise les entreprises comme Airbus par exemple, quand elles vendent à l'exportation, et parallèlement le prix du pétrole est en baisse, ce qui favorise les entreprises dans les pays industriels."
“Cette croissance ne permettra pas de faire baisser le chômage”
Jean-Claude Mailly souligne par ailleurs que 0,3 point de croissance ne permettra pas de faire baisser le chômage. "Malheureusement, cette croissance ne permettra pas de faire baisser le chômage, c'est encore trop modeste. Pour que le chômage baisse, il faut un rythme de 1,5%, 1,6% par an, c'est ce que disent tous les économistes, on en est encore loin. On est dans une situation proche de la déflation, avec des indices des prix qui sont négatifs ces derniers mois, sur un an. Avec une croissance faible, ce n'est pas cela qui crée des emplois, malheureusement.""La reprise actuelle est due à des décisions prises sur les marchés des matières premières, la France n'est responsable en rien. Le Gouvernement, quel qu'il soit, n'est pas responsable. C'est l'euro, et la Banque centrale européenne qui le sont, M. Draghi et ses collègues. C'est personne d'autre, et sur le prix de l'énergie, c'est la même chose. C'est bien des décisions prises à l'extérieur qui amènent un peu de croissance. Il faudrait aussi que la croissance soit boostée par des décisions prises à l'intérieur, ce n'est pas le cas aujourd'hui. On est encore dans une politique économique restrictive", regrette le secrétaire général de FO.