À quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, les appels à voter pour Emmanuel Macron se multiplient au sein de la classe politique. Lui-même ancien candidat à l’élection présidentielle (il avait obtenu 5,25% des voix en 2002), Noël Mamère a notamment fait part de sa déception vis-à-vis de l’attitude de Jean-Luc Mélenchon dans cet entre-deux-tours. "Je suis extrêmement déçu : Jean-Luc Mélenchon se présentait en quelque sorte comme le capitaine des pompiers insoumis, aujourd'hui il se transforme en pyromane", a-t-il déclaré au micro de France Bleu Gironde. Le député-maire de Bègles (Gironde) a également dénoncé un "calcul assez dangereux, irresponsable" de la part du leader de la France Insoumise, qui "mise peut-être sur une montée en puissance de Marine Le Pen pour pouvoir se présenter demain comme le chef de l'insurrection citoyenne, l'homme providentiel qui serait le recours face à une situation politiquement chaotique".
Cohn-Bendit appelle les Insoumis à "mettre leur haine de côté"
Autre figure du mouvement écologiste, rallié à Emmanuel Macron dès la campagne du premier tour, Daniel Cohn-Bendit a lui aussi appelé les électeurs de Jean-Luc Mélenchon à voter pour Emmanuel Macron. "À la gauche de la gauche, c'est la haine. Eh bien on ne fait pas du socialisme, on ne fait pas une nouvelle société avec la haine. Donc mettez votre haine de côté, pensez rationnellement, et en votant Emmanuel Macron, on défend la démocratie, la démocratie et la liberté. (…) Il y a deux choses, il y a le programme d'Emmanuel Macron, on peut discuter, et il y a la démocratie, ça ne discute plus, si on ne la défend pas, eh bien à la fin on est perdant, tous", a-t-il déclaré sur Europe 1.
Pour Mamère, la démocratie pourrait être "défigurée" avec Marine Le Pen
Les deux hommes ont également eu des mots assez durs pour Marine Le Pen et le Front national. "J'irai voter pour Emmanuel Macron, sans me pincer le nez", a confié Noël Mamère. Si Emmanuel Macron est élu, "on peut aller dans la rue, on peut combattre sa politique, mais on n'a pas le risque d'avoir une démocratie complètement défigurée comme cela sera le cas avec Mme Le Pen", a-t-il ajouté. Selon lui, "la situation est telle qu'on ne peut pas permettre à Mme Le Pen d'avoir un score qui dépasserait les 40%, cela crée une dynamique (...) ce qui lui permettra de peser de manière assez forte à l'Assemblée nationale. Cela conduira à un quinquennat difficile et sans doute la possibilité pour Mme Le Pen de devenir présidente en 2022".
Pour Daniel Cohn-Bendit, Marine Le Pen "a un programme catastrophique pour la France, un programme qui est idiot, qui est imbécile et de plus (elle) nous prend pour des cons". "Je trouve que la France est un pays haineux, un pays malade, un pays dur et j'ai voulu, en soutenant Emmanuel Macron (…), j'ai voulu montrer qu'on peut se rassembler sur un candidat qui justement humanise un peu la vie politique", a-t-il ajouté.