Moment d’unanimité rare, avec des politiques de tous bords contre la privatisation d'ADP : des élus des Républicains, du PS et du PC aux côtés de La France Insoumise, pour lancer le Référendum d'initiative populaire contre la privatisation des Aéroports de Paris.
D’abord, sauver ADP
Est-ce gênant ? "Non, quand c'est pour la bonne cause, estime l’eurodéputée La France Insoumise. En l'occurrence, il s’agit de privatiser l'un des bijoux français, une entreprise qui est rentable, de privatiser nos frontières… Si l’on peut se retrouver sur certains combats, je pense qu'il faut le faire. Cette unanimité de tous les bords politiques devrait quand même interpeller la majorité qui avance seule sur la privatisation d'ADP. J’espère que cette mobilisation politique pourra donner lieu à une mobilisation populaire. J’invite tout le monde à aller signer cette pétition".
"L’objectif, d’abord, est de sauver ADP, rappelle Manon Aubry. Montrons qu’on peut infliger un revers à Macron". Pourquoi pas le RN à cette réunion ? "Pour moi, le RN n’est pas dans le champ républicain. On en appelle aux citoyens : peu importe ce que vous avez voté aux dernières élections, mobilisez-vous ! Je n’ai pas peur de m’adresser aux électeurs du RN, de leur dire qu’il les arnaque, qu’il ne défend pas leur droits sociaux. Entre La France Insoumise et le RN, tout nous oppose. On a le système macronien d’un côté et l’assurance-vie du RN de l’autre, il faut en sortir."
« Tous se retrouvent ensemble à Bruxelles »
Comment se passent les premiers pas d’eurodéputée de Manon Aubry ? "On passe beaucoup de temps à Bruxelles. En ce moment ont lieu, au Parlement européen, les premières négociations, notamment pour désigner le futur président de la Commission européenne, explique l'eurodéputée La France Insoumise. Et il est d'ailleurs assez surprenant de voir négocier ensemble les Verts, les socio-démocrates, les libéraux d'Emmanuel Macron et la droite. Tous ceux qui se sont affrontés pendant la campagne électorale se retrouvent aujourd'hui à Bruxelles pour désigner, ensemble, le président de la Commission européenne. Nous dénonçons cette tentative".
Que dit-elle à Yannick Jadot ? "Je lui dis clairement : 'Yannick et les Verts, est-ce que vous voulez participer à cette mascarade ? Est-ce que vous voulez soutenir la droite européenne, le parti d'Emmanuel Macron, les libéraux ?'. Moi, je ne me vois pas être avec ceux qui défendent le glyphosate, les traités de libre-échange, davantage de dérégulation économique ; ceux qui défendent l'évasion fiscale et qui refusent d'agir en la matière. Le précédent président de la Commission était quand même l'ancien Premier ministre du Luxembourg, l'un des plus grands paradis fiscaux européens", dénonce l'eurodéputée La France Insoumise. "Je dis aux Verts : 'Ne participez pas à cela. Profitez du poids que vous pouvez avoir au Parlement européen pour dénoncer cela', souligne l’eurodéputée. Un accord de libre-échange vient d'être ré-ouvert avec le Mercosur. Les traités de libre-échange, on en a parlé pendant la campagne électorale... Ça y est, on les a déjà sur notre bureau d'eurodéputé. Ce sont eux-mêmes, la droite, les libéraux, qui vont les soutenir. Les Verts, soyez cohérents, tenez vos promesses. Sinon, aujourd'hui, c'est mentir aux électeurs".
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