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Manuel Bompard : "ce procès, c'est l'opportunité de pointer une dérive de l'utilisation de la justice"

Manuel Bompard, député européen La France insoumise, était l’invité du "petit déjeuner politique" de Patrick Roger le 16 septembre sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Manuel Bompard, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 16 septembre à 7h40.

Régimes spéciaux de retraites : "vouloir fusionner tout ça, c'est nier le résultat de plusieurs décennies d'histoire"

Les professions libérales manifestent à leur tour le 16 septembre contre la réforme des retraites. "Je soutiens les mobilisations contre la réforme des retraites, explique Manuel Bompard, député européen La France insoumise. L'histoire de ces régimes différents, c'est l'histoire des mobilisations, des luttes, des compromis secteur par secteur. Vouloir fusionner tout ça, c'est nier le résultat de plusieurs décennies d'histoire. Par exemple, dans certaines professions, on a dit : votre rémunération ne sera pas augmentée, mais en échange vous partirez en retraite plus tôt".

Pourquoi, quand on parle d'harmonisation, c'est toujours par le bas ?

"Nous, on pense qu'on peut avoir, et que c'est possible de le financer, un système de retraite à 60 ans à taux plein. Si vous mettez les salaires des femmes au même niveau que ceux des hommes, vous financez la retraite à 60 ans à taux plein. Ça n'empêche pas qu'on puisse être plus avantageux dans certains secteurs, parce qu'il y a eu des compromis historiques".

 

Ennuis judiciaires de la France insoumise : "dans cette affaire, il y a une utilisation de la justice à des fins politiques"

Manuel Bompard va comparaître devant le Tribunal correctionnel de Bobigny les 19 et 20 septembre prochains, aux côtés de Jean-Luc Mélanchon et d'autres membres de la France insoumise, pour actes d'intimidation envers l'autorité judiciaire, rébellion et provocations lors de la perquisition du mois d'octobre dernier. "Dans cette affaire, il y a une utilisation de la justice à des fins politiques. Il y a deux 'affaires'. Une affaire liée au Parlement européen, où une élue d'extrême droite a dénoncé 16 personnes dont Jean-Luc Mélenchon, au motif qu'ils n'avaient pas utilisé leurs assistants à travailler au Parlement européen. Dans ces 16 personnes, il y avait aussi M. Jadot ou Mme Alliot-Marie : à ma connaissance, ils n'ont pas été perquisitionnés.

De l'autre côté, on nous dit qu'il y a un problème avec nos comptes de campagne, alors que nos comptes ont été validés par la commission nationale des comptes de campagne, et qu'une personne en conflit a ensuite fait un signalement. Il y a eu aussi un signalement pour M. Macron, je n'ai pas vu les 15 perquisitions au siège de la République en MarcheUne seule perquisition au siège du Modem, et 16 le même jour pour la France insoumise".

On a déjà eu une condamnation médiatique, il n'y a aucune preuve concrète contre M. Mélenchon.

Un document a été diffusé à la télévision et sur Internet montre que ça ne se passe pas bien entre la France Insoumise et les forces de l'ordre et les représentants de la justice. "Ce jour-là, un certain nombre de personnes ont été convoquées au siège de la France insoumise. Et quand ils sont arrivés devant la porte, ils sont tombés sur des policiers qui les empêchaient de rentrer. Il y a eu c'est vrai un moment d'incompréhension. Mais l'important ce n'est pas les images de la réaction. L'important, c'est : est-il normal, dans une démocratie, qu'on puisse perquisitionner une force politique d'opposition dans le régime judiciaire particulier de l'enquête préliminaire, c'est-à-dire sous l'autorité directe du parquet, donc du ministère de la Justice ? C'est un problème pour la démocratie. Si un régime encore plus autoritaire que celui-ci prend le pouvoir demain, ça m'inquiète qu'on puisse faire ça".

 

"La survie de la France Insoumise n'est pas en jeu au cours de ce procès"

Jean-Luc Mélenchon s'en est pris directement ces derniers jours à Nicole Belloubet, ministre de la Justice : il l'accuse de laisser faire ce "procès politique". "Ce que nous lui reprochons, c'est de ne pas faire respecter les règles les plus élémentaires de la justice : le secret de l'enquête et de l'instruction. Trouvez-vous normal que j'ai découvert l'invitation au procès dans la presse avant de recevoir la convocation à la maison ? Quand il y a des fuites judiciaires dans la presse, la ministre de la Justice devrait au moins diligenter une enquête.

La survie de la France Insoumise n'est pas en jeu au cours de ce procès, mais c'est l'opportunité de pointer une dérive de l'utilisation de la Justice. Ça ne concerne pas que la France Insoumise".

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger

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