"Les Français se sont exprimés, plus nombreux qu’au premier tour, mais pas assez pour inverser le cours des choses, si cela était possible. Benoît Hamon l’a emporté et je tiens chaleureusement à le féliciter. Je l’ai appelé et nous nous retrouverons dans un instant rue de Solferino. J’ai depuis toujours le sens de la loyauté, je suis profondément attaché au respect des engagements pris. Hamon est désormais le candidat de notre famille politique. Il lui appartient de mener à bien la belle mission du rassemblement. Je veux lui souhaiter bonne chance pour le combat qui est devant lui.Les défaites font partie de la vie politique et de la démocratie. N’en portons aucune rancœur. Ce sentiment m’est étranger.Depuis 2012, nous avons fait avancer collectivement tant de choses. La gauche est crédible en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Elle a su réinventer sa vision de l’entreprise, accorder de nouveaux droits aux salariés. C’est ce réformisme que j’ai voulu incarner.Le temps venu, l’histoire replacera notre action à la hauteur de ce qu’elle a été. Nous n’avons pas à rougir de ce que nous avons accompli, malgré ce vieux procès lancinant de trahison. Nous devons rester mobilisés et vigilants. Dans les mois qui viennent, nous refusons que, sur fond de montée des populismes, dans ce monde où l’Amérique s’est donnée à Donald Trump et dont les premières décisions inquiètent, nous refusons que le visage de Marine Le Pen soit celui de la France, que François Fillon abîme notre modèle social, ce qui fait que la France est la France. Je ne cache pas mon inquiétude, car les germes de la décomposition politique sont là, à gauche comme à droite.Il faudra être forts, solides, faire preuve de sang-froid, rester ensemble, même si un cycle politique s’achève. Je resterai ce militant infatigable d’une gauche qui sait relever les grands défis de notre temps, la refondation de l’Europe, la préparation de l’avenir, la lutte contre les inégalités et la pauvreté, la révolution numérique, le travail, une gauche qui embrasse tous les Français. Une République forte et une France juste."Ecoutez la soirée spéciale 2nd tour de la primaire de la gauche sur Sud Radio
Manuel Valls "félicite" Benoît Hamon et lui "souhaite bonne chance"
Par Jérémy Jeantet
L'ancien Premier ministre, battu par Benoît Hamon lors de la primaire de la gauche, a apporté un timide soutien à son adversaire, rappelant simplement son attachement "au respect des engagements pris".