Plus que quelques jours de campagne législative et le Front national pourra enfin se pencher sur son travail d’inventaire et d’analyse des résultats mitigés qu’il a eus à l’élection présidentielle et au premier tour des élections législatives. Alors que tous les observateurs politiques promettent un débat animé entre la ligne social-souverainiste de Florian Philippot et le courant identitaire-conservateur (mais libéral économiquement parlant) défendu entre autres par Marion Maréchal-Le Pen, le parti frontiste est aujourd’hui à la croisée des chemins et chacun y va de sa petite contribution au débat.
Dans les colonnes du Figaro, Robert Ménard s’est ainsi montré très clair ce mardi. Selon le maire (Rassemblement Bleu Marine) de Béziers, la question de la sortie de l’euro a complètement plombé les ambitions du parti. "Elle est responsable de l'échec à la présidentielle et du résultat de dimanche. Quand on tient des propos économiques sans queue ni tête, que l'on se place aussi loin des préoccupations du monde de l'entreprise et des salariés, artisans et commerçants, on paye évidemment le prix de ses mauvaises analyses", a-t-il déclaré. Une sortie médiatique qui n’a évidemment pas plu à tout le monde au Front national.
Le Pen : "Robert Ménard devrait laisser les dirigeants du FN s’occuper du FN"
Dans le cadre d’une conférence de presse tenue à Soissons (Aisne) pour soutenir des candidats FN aux législatives, Marine Le Pen a été interrogée sur ces propos. La réponse n’a pas mis longtemps à fuser. "Robert Ménard n'appartient pas au FN, il devrait s'occuper de son mouvement 'Oz ta droite' et laisser les dirigeants du FN s'occuper du FN", a-t-elle sèchement répliqué, réaffirmant que le chantier de la refondation du parti "s'ouvrira après les élections législatives".
Sur le plateau de France 2, le vice-président du parti Florian Philippot a lui aussi recadré l’édile biterrois. "M. Ménard n'est pas au Front national, premièrement. Le FN a explosé ses scores de manière historique, comme jamais. Alors ceux qui veulent qu'on revienne 20 ans ou 25 ans en arrière, qu'on se concentre sur une ou deux questions, c'est très bien, on retournera aux scores d'il y a 20 ou 25 ans", a-t-il lancé.
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