La présidente du Rassemblement national estime que "la politique du gouvernement de réserver les tests aux cas graves et hospitalisés ne semble pas la bonne pratique". Selon Marine Le Pen, "la première des choses pour arrêter une épidémie est la connaissance des cas susceptibles de contaminer les autres pour qu'ils puissent eux-mêmes se confiner".
Une confiance "entamée" vis-à-vis du gouvernement
"Dès le départ, chacun savait que 15 jours de confinement seraient insuffisants", regrette la députée du Pas-de-Calais. "C'est la stratégie de la torture chinoise : toutes les 48 heures on annonce une nouvelle chose", s'indigne-t-elle. "Pourquoi ne pas avoir annoncé 45 jours directement ?". Car pour Marine Le Pen, "si par chance on régule l'épidémie et qu'on peut faire sortir les Français avant la fin des 45 jours, tout le monde aurait été ravi".
Pour la présidente du RN, "la parole du gouvernement a entamé la confiance que les Français leur portent, ils ont compris que quand on leur disait que les tests et les masques ne servaient à rien, en réalité c'est que nous en manquions". Elle pointe du doigt "la cacophonie qui découle d'une erreur initiale : ne pas avoir mis en place dès janvier une cellule de crise et avoir minimiser la crise dès le départ". Marine Le Pen rappelle que dans un premier temps, "le gouvernement a porté la parole qu'il s'agissait d'une grippe". Alors, selon elle, "les Français n'ont pas compris ce changement de pied quand ils ont adopté les mesures de confinement. Beaucoup de Français sont aujourd'hui en colère et je peux les comprendre".
"Toutes les études doivent être menées"
Marine Le Pen voit "un deuxième parapluie ouvert" avec la création d'un nouveau Conseil scientifique. Selon elle, "le gouvernement tente en réalité d'échapper à sa responsabilité politique". Et alors que le débat fait rage sur l'utilisation ou non de la chloroquine, Marine Le Pen demande "des études larges pour voir si on peut faire baisser le taux d'aggravation de la maladie grâce à la chloroquine". Contrairement au gouvernement, la parlementaire "espère beaucoup dans ce traitement", même si elle précise "ne pouvoir apporter aucune affirmation". "Toutes les études doivent être menées, y compris sur des traitements alternatifs", affirme-t-elle.
La présidente du Rassemblement national rappelle les loupés des spécialistes au début de la crise du coronavirus. "Le patron du service épidémiologique de Bichat ou encore Michel Cymes nous racontaient il y a un mois qu'il n'y avait aucune chance que l'épidémie arrive ! Ils ont raconté n'importe quoi", déplore-t-elle tout en rappelant que "parallèlement il y a eu des médecins qui ont attiré l'attention de manière extrêmement ferme et claire". Pour la candidate aux élections présidentielles de 2022, "gouverner c'est prévoir le pire, or on n'a pas prévu et encore moins le pire", s'indigne-t-elle.
Des mesures qui n'ont "aucun sens"
Pour Marine Le Pen, "les règles de confinement sont assez strictes, mais encore faudrait-il qu'on les applique". La porte-parole du RN souligne "qu'en temps normal comme en temps de crise, il y a certains quartiers dans lesquels on ne respecte rien". Face aux violences et aux regroupements illégaux dans certaines banlieues franciliennes ou encore lyonnaises, la députée recommande "le couvre-feu à partir de 20 heures ou 22 heures afin de faciliter le travail de la police".
Dans l'Aisne, c'est une toute autre mesure que le Préfet a décidé de prendre : l'interdiction de la vente d'alcool. Un arrêté sur lequel est revenu Ziad Khoury, le représentant de l'État dans le département. Marine Le Pen s'interroge : "Mais qu'est ce qui leur passe par la tête !? Ça n'a aucun sens !". Pour elle, "les pouvoirs publics n'ont pas la capacité de décider comment les gens doivent se comporter". Même réaction sur le traçage GPS. "Une mesure qui n'a aucun sens s'il n'y a pas de masques et de tests ! On a menti aux Français en leur disant que les masques ne servaient à rien !", insiste la députée.
La présidente du Rassemblement national déplore également que dans les EHPAD, les masques ne soient fournis qu'en cas de patient contaminé. Or pour elle, "si un cas se déclare, c'est déjà trop tard". Marine Le Pen estime que "l'on aurait dû s'appuyer sur la médecine de ville plutôt que de demander d'appeler le 15". L'élue ajoute qu'il aurait fallu "donner des masques et des moyens de protections aux médecins, plutôt que d'engorger le SAMU".
Rien pour les TPE-PME ?
En cette période de confinement où les universités sont fermées, Marine Le Pen encourage "les jeunes qui le veulent à aider les agriculteurs". "Mais il faut un débouché pour nos agriculteurs, les commerces doivent acheter français", insiste la députée, même si pour elle "ce n'est pas suffisant". Les fonds débloqués par la Banque centrale européenne pour les banques et les entreprises peuvent rassurer l'économie. Mais la présidente du RN regrette qu'il n'y ait "rien en particulier pour les TPE-PME".
La parlementaire demande à ce que "toutes les entreprises de moins de 1.000 personnes puissent avoir 1.500 euros et 1.000 euros par salarié. Et ce reconductible tous les mois". Marine Le Pen lance l'alerte : "c'est de l'absence de liquidité qu'ils risquent de mourir". Pour elle, il aurait fallu que ce soit "la Banque de France qui verse directement sur le compte des entreprises ces sommes". "La BPI sera totalement saturée de demandes dans quelques temps, c'est un mauvais choix que de s'être appuyé sur elle", prévient-elle craignant que "les entreprises aient le temps de mourir avant de recevoir quoique ce soit".
Interrogée sur la libération de 5.000 détenus pour désengorger les prisons et limiter l'épidémie dans les centres pénitenciers, Marine Le Pen estime qu'il s'agit "d'un mauvais choix". "C'est une très mauvaise décision et en plus elle est contradictoire", déplore-t-elle soulignant que d'un côté "on demande aux Français de rester confiner", mais de l'autre "on libère des prisonniers d'un endroit où ils étaient confinés".
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