Notre-Dame-Des-Landes n'aura donc pas d'aéroport. Le gouvernement, par la voix du Premier ministre Édouard Philippe, a ainsi annoncé ce mercredi que le projet, au centre de tous les débats ces dernières années, ne verra finalement pas le jour. Une annonce qui attriste Mathias Crouzet (vice-président "Des Ailes pour l'Ouest"), qui soutenait la construction de cet aéroport.
"Macron a choisi le déshonneur pour éviter le conflit"
Invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h, l'intéressé ne décolère pas et s'en prend au président de la République. "On est dégoûté et complètement sonné par l'abandon du projet. On pensait avoir affaire un président qui agissait et faisait ce qu'il disait et on se retrouve en fait avec un Emmanuel Macron qui nous fait du Hollande, c'est-à-dire qu'il décide de ne rien faire", déplore-t-il dans un premier temps. "Ce qui a été annoncé aujourd'hui par le gouvernement, c'est un déni de démocratie, le fait que l'on ne reconnaisse pas le vote", poursuit-il avant de critiquer les mesures compensatoires. "Toutes les mesures, censées compenser l'abandon du transfert, ne sont ni financées, ni étudiées, ni même, pour certaines, possibles ", affirme-t-il ainsi, citant l'exemple "des accès TGV pour se rendre dans les aéroports parisiens", lesquels "coûteraient entre 2 et 3 milliards d'euros", "de l'argent que l'on n'a pas", selon lui.
"Tout ça est extrêmement flou, on se rend compte finalement que Macron a choisi le déshonneur pour éviter le conflit, mais il aura le déshonneur et le conflit puisque les zadistes ne partiront pas non plus d'eux-mêmes", insiste-t-il encore, évoquant par ailleurs le sort des habitants de Saint-Aignan-Grandlieu - commune où se situe l'aéroport de Nantes - qui étaient favorables au projet en raison des nuisances sonores auxquelles ils sont confrontés au quotidien. En dépit des "compensations exemplaires", promises par le Premier ministre, notre invité se montre ainsi "extrêmement dubitatif" et craint que la commune ne devienne une ville fantôme comme l'ancien centre-ville de Goussainville (Val-d'Oise), quasiment déserté en raison de sa proximité avec l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Mathias Crouzet, invité du Grand Journal de 18h