On a assisté à un échange d’une rare violence cette semaine à l’Assemblée nationale entre François Ruffin et François de Rugy. Entre "politcaillon à la noix" et "fasciste" , les anathèmes ont volé dans l’hémicycle.
"Ce n'est pas la cohérence qui l’étouffe"
"C’est intolérable, estime la vice-présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale. François de Rugy a un énorme problème. Quand on fait de la politique, on la fait avec des arguments. C’est incroyable d’avoir un ministre qui le prend personnellement et utilise la surenchère. Nous avons passé trois jours et trois nuits à voter la loi énergie-climat, et il a été d’un mépris absolu".
François de Rugy dit par ailleurs que François Ruffin transpire la haine. "Je pense qu’il a un problème avec le débat, il ne supporte pas que l’on s’oppose à lui. Nous discutons en politique en proposant des arguments. François de Rugy est content, il a enfin atteint le stade de ministre, mais c’est une girouette absolue, estime Mathilde Panot. Il y a trois ans, il prônait le 100% énergies renouvelables. Nous, nous proposons 2050, et c’est ce qu’il proposait il y a trois ans". Est-il une éolienne ? "Ce n'est pas la cohérence qui l’étouffe, en tout cas".
"Un autoritarisme extrêmement fort"
Le gouvernement a-t-il bien géré la canicule. "Non je ne crois pas. C’est un phénomène extrême climatique que nous aurons de plus en plus souvent. Or, nous sommes devant une crise sanitaire sans précédent, avec 135 services d’urgence en grève, les pompiers qui posent un préavis… À un moment, il va falloir arrêter d’avoir des beaux mots. Le 17 juillet, on discute du CETA, le dernier train de primeurs va être supprimé et remettre 25.000 camions sur les routes, faute de trouver 25 millions d’euros…" Quid des restrictions de circulation ? "Ce sont des mesures d’urgence évidentes, il faut penser plus long terme que cela. D’ailleurs, les fonctionnaires du ministère de la Transition écologique sont en grève car ils ont perdu 13.250 emplois depuis 2013. Comment voulez-vous mener une transition écologique à la hauteur si n’avez plus de moyens humains pour le faire ?"
"Dans nos villes, il faut arrêter les îlots de chaleur et mettre des arbres, pense la députée LFI du Val-de-Marne. Les arbres, c’est prouvé, peuvent faire baisser la température de cinq degrés. Faisons un vaste programme de revégétalisation". Estime-t-elle que les militants écolo ont été victimes de violences policières lors de leur évacuation pont de Sully, à Paris ? "Je crois que, quand on voit les images, on peut difficilement dire autre chose. Lorsque vous voyez une police qui gaze directement sur la figure des gens assis pacifiquement, une action de désobéissance assis sur un pont, ce n’est pas une atteinte à la sécurité nationale. Ce n’est pas nouveau, il y a un autoritarisme extrêmement fort de ce gouvernement".
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