Après quelques semaines de drapeau blanc en raison des vacances estivales et de la fin de la session parlementaires, de nombreux politiques effectuaient leur rentrée ce week-end, à grands coups de réunions publiques ou d’interventions remarquées dans les médias. Et à gauche comme à droite, la trêve semble bel et bien terminée.
Mélenchon lance un appel contre Macron et raille Hamon
Dans un discours de clôture des journées d’été de la France Insoumise à Marseille, Jean-Luc Mélenchon s’est montré particulièrement offensif contre le projet de réforme du code du Travail porté par le gouvernement. "Qu'à mon appel, à celui des Insoumises et des Insoumis qui sont là, le 23 septembre prochain, il faut que le peuple déferle à Paris contre le coup d'état social, antidémocratique qui s'organise contre lui", a-t-il lancé à son auditoire, assurant que "notre société est en train de basculer sous les coups du capital dans un ordre des choses et une organisation sociale qui tourne le dos à ce que le Conseil national de la Résistance et toutes les luttes de nos anciens ont forgées pour nous libérer". Le député des Bouches-du-Rhône a également eu un mot pour Benoît Hamon, ex-candidat à la présidentielle. "Nous avons dépensé en 18 mois de campagne présidentielle moins que d'autres qui ont dépensé plus en trois mois pour obtenir trois fois moins de voix que nous", a-t-il glissé.
Hidalgo ne rejoindra pas Macron et répond à ses détracteurs
Dans un entretien accordé au JDD, Anne Hidalgo clarifie de son côté sa position vis-à-vis de la majorité d’Emmanuel Macron. "Je respecte nos institutions. Le maire de Paris doit travailler avec le président de la République, et c’est ce que je fais avec Emmanuel Macron. (…) Je n’envisage pas d’adhérer à En marche. Je suis une femme libre, rationnelle et pragmatique. Ma conviction, c’est qu’il y a un autre chemin possible que la dérégulation. Nous avons besoin de reconstruire dans notre pays une force politique de gauche qui soit sociale-démocrate, européenne et écologiste", a-t-elle déclaré, avant de répondre à ceux qui lui reprochent d’accorder pas assez de place à l’automobile à Paris. "Personne n’ignore aujourd’hui que la pollution de l’air tue. Un jour, tous les politiques qui savaient mais n’ont pas voulu agir seront mis face à leurs responsabilités. Je préfère être du bon côté de l’Histoire", a-t-elle averti.
Castaner balaye les critiques de Juppé et Hollande
Sur le plateau de BFMTV, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a sans surprise pris la défense d’Emmanuel Macron, dont la popularité est en chute libre. "Il y a une difficulté. Mais il ne faut pas regarder uniquement les sondages pour gouverner. Certains l'ont fait et ils se sont plantés", a-t-il déclaré avant de souligner que le chef de l’Était avait "lui-même reconnu au Louvre qu'il avait été élu par des gens qui ne l'avaient pas choisi. Donc ces gens sont en attente. (...) Il y a une forme d'impatience, c'est le propre de la société française. C'est le propre de l'observatoire médiatique dans lequel nous sommes. Il nous faut aller vite. Les Français considèrent que nous n'allons pas assez vite". Alors que François Hollande et Alain Juppé ont tous deux commenté la politique gouvernementale récemment, Christophe Castaner a tenté de les renvoyer dans les cordes. "Alain Juppé comme François Hollande devraient prendre un peu de temps pour se concentrer sur le bilan de leur propre action. Ils sont légitimes avec leur expérience pour apporter un regard. Mais je crois qu'ils représentent un temps politique passé", a-t-il lancé.
Pécresse lance son mouvement, "conforme au pacte initial de l’UMP"
À droite, la bataille pour la présidence des Républicains est d’ores et déjà lancée. Alors que Laurent Wauquiez et Daniel Fasquelle sont d’ores et déjà candidats pour le scrutin de décembre prochain, Valérie Pécresse a annoncé le lancement de son propre mouvement, Libres!. "Depuis quinze ans, les idées neuves ne sont plus arrivées par les partis politiques mais via des mouvements d'idées, ouverts à la société civile. Le mien, qui se veut fidèle aux idéaux du gaullisme, s'inscrira dans la droite républicaine, en restant conforme au pacte initial de l'UMP qui avait réuni la droite et le centre", explique-t-elle dans les colonnes du Figaro, tout en se démarquant de Laurent Wauquiez. "La ligne de Laurent Wauquiez n'est pas la mienne. Dans la mienne, on n'est pas séduit par la France d'hier ou les vieilles idées qui nous ont fait perdre. La rénovation totale du logiciel de la droite est indispensable. Les amis d'Alain Juppé se retrouvent dans l'idée d'une troisième voie possible entre la droite identitaire et Macron. Une troisième voie de droite, humaniste et moderne. Mon mouvement "Libres !" sera l'ultime tentative pour éviter une scission de la droite", promet-elle.
Hortefeux dresse l’éloge de Wauquiez
Brice Hortefeux, en revanche, soutiendra bel et bien Laurent Wauquiez lors de ce scrutin. Proche de ce dernier par leur enracinement auvergnat commun et leur soutien à la ligne sarkozyste, l’ancien ministre de l’Intérieur a accordé un entretien au JDD pour rappeler ce soutien. "Il porte en lui des qualités que personne ne peut sérieusement lui contester : rajeunissement par son âge (42 ans), compétence par son cursus et expérience par ses responsabilités, hier ministérielles, aujourd'hui comme président d'Auvergne-Rhône-Alpes. (…) Comme toute personnalité forte, il ne laisse pas indifférent. C'est plutôt rassurant : rien n'est pire que l'eau tiède. La vérité, c'est que celui qui n'a pas d'ennemis n'a pas d'amis", martèle-t-il.