Pas d'accord sur la forme, mais beaucoup plus sur le fond. C'est, en substance, ce qu'a laissé entendre Henri Guaino, ce lundi, après la sortie très controversée de Xavier Bertrand sur la question des migrants à Calais. "Il faut que les Anglais prennent leur part du fardeau. Il n'y a aucune que ces gens qui veulent aller en Angleterre soient stockés - si j'ose dire, parce que c'est presque ça - en France. Cela ne peut pas continuer comme ça", a-t-il lancé au micro de France Info.
"Laissons partir les migrants"
Des propos qui font écho à ceux de Xavier Bertrand, tête de liste Les Républicains aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui pointait, dans les colonnes du Journal du Dimanche, l'inaction de David Cameron. "S'il continue à ne rien proposer d'autre, laissons partir les migrants et que M. Cameron gère sa politique à sa façon, mais sur son île", a notamment lâché l'ancien ministre de la Santé."C'est sans doute une façon de faire pression sur l'Angleterre, a réagi Henri Guaino, mais je ne crois pas que l'on puisse régler nos problèmes à l'avenir de cette façon. Cela n'est pas conforme aux relations civilisées que l'on peut espérer entretenir entre les peuples."Parce qu'entre les menaces de Xavier Bertrand et "le fardeau" que représentent ces migrants, pour reprendre les termes d'Henri Guaino, il y a des hommes et des femmes qui vivent dans une situation très précaires et vont jusqu'à risquer leur vie pour traverser la Manche, en témoignent les dix morts depuis le mois de janvier.
1700 migrants interceptés cette nuit, un CRS blessé au visage
C'est la raison pour laquelle, samedi, les ministres de l'Intérieur français et britannique ont appelé à prendre de la hauteur et ont souhaité mettre en avant leur collaboration plutôt que de se pointer mutuellement du doigt. "Mettre fin à cette situation est une priorité absolue. Nos deux gouvernements sont déterminés à y parvenir, et à y parvenir ensemble", ont indiqué Bernard Cazeneuve et Theresa May dans une déclaration commune.Londres a accepté de développer une envelopper de 15 millions d'euros pour renforcer la sécurité dans le Nord-Pas-de-Calais, avec une rallonge de 10 millions d'euros supplémentaires, tandis que la France a déployé 550 policiers et gendarmes sur le secteur.Des renforts bienvenus puisque la situation ne s'améliore pas. Une fois encore, dans la nuit de dimanche à lundi, près de 1700 migrants ont tenté de traverser la Manche en s'infiltrant sur le site de la société Eurotunnel. Un CRS a même été blessé au visage après avoir essuyé un jet de ballast, les pierres qui forment le support des rails. Il a été transporté à l'hôpital pour des points de suture alors que le responsable, un migrant soudanais, a été interpellé, précise l'AFP.