"J'attends du courage, cela fait très longtemps maintenant que ce dossier traîne en longueur". Au micro de Sud Radio, Nadine Morano s’est montrée très claire sur le dossier Notre-Dame-des-Landes, alors que la tension monte quelque peu depuis ces dernières heures. L’eurodéputée (LR) attend notamment des actes forts de la part du gouvernement. "Un référendum a été fait auprès de la population, qui s’est révélée majoritairement en faveur de cet aéroport. Les élus locaux sont eux aussi majoritairement, toutes tendances confondues, pour la réalisation de ce nouvel aéroport qui serait, à mon sens, indispensable pour ce territoire. On ne peut pas laisser 200 personnes ne pas faire respecter les lois et occuper un terrain au mépris de nos législations. J’attends donc du courage et pas une capitulation. Nous verrons de quel côté va se ranger M. Macron", glisse-t-elle.
"J'attends que Macron se rende aussi dans les 100 bidonvilles de Paris"
L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a également longuement réagi à la politique migratoire du gouvernement, au lendemain d’un déplacement très médiatisé d’Emmanuel Macron à Calais. "J’ai regardé des extraits de son intervention, notamment lorsqu’il s’est rendu au contact des réfugiés, et lorsqu’il a discuté avec certains hommes qui disaient venir du Congo ou du Soudan. Il laissait sous-entendre que ces personnes relèveraient du droit d’asile. Or, l’Ofpra (Ndlr : Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), au-delà des déclarations des personnes, fait des contrôles. On ne peut pas, en tant que président de la République, sur des images qui vont passer la Méditerranée, dire "Oui, votre situation relève du droit asile" et avoir une espèce d’empathie théâtrale, profondément naïve, qui n’est pas le message que doit envoyer le président de la République française. J’attends qu’il dise que maintenant, c’est fini, car nous ne pouvons plus accueillir un tel niveau de migration. (…) J’attends qu’il aille dans les camps de réfugiés au Liban et en Jordanie, j’attends qu’il aille aussi dans les 100 bidonvilles de Paris et sur l’ensemble de nos territoires, j’attends des actes", martèle-t-elle.
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"Juppé ? Un manque de respect vis-à-vis de toute notre famille politique"
D’un point de vue politique, l’ex-députée de Meurthe-et-Moselle (2002-2008) s’est également exprimée sur les sondages peu encourageants pour Laurent Wauquiez, le nouveau leader des Républicains. "Si les médias ne passaient pas leur temps à lui taper dessus matin, midi et soir… Il a été élu par plus de 100 000 adhérents, des adhérents qui ne se contentent pas de s’inscrire sur Internet. Nous avons un chef, qui a une ligne politique, nous avons une nouvelle équipe. Nous avons à la tête de notre conseil national le centriste Jean Leonetti, très respecté. Laurent Wauquiez rassemble et tend la main à chacun", assure-t-elle avant d’épingler Alain Juppé, qui a décidé de ne pas renouveler sa cotisation. "Je trouve ça regrettable, et nos adhérents peuvent constater avec beaucoup de tristesse qu’après avoir perdu la primaire, il n’a pas jugé bon de payer sa cotisation en 2017. Ça n’a donc rien à voir avec Laurent Wauquiez… Il ne veut pas repayer en 2018, alors que beaucoup de nos adhérents sont des agriculteurs, des commerçants, voire des gens qui n’ont plus d’emploi. C’est un manque de respect vis-à-vis de tous ceux qui sont engagés dans notre famille politique", déplore-t-elle.
"Tout a été extrêmement organisé pour faire chuter François Fillon"
Enfin, Nadine Morano a également eu un mot sur l’enquête diligentée sur François Fillon depuis près d’un an, alors que les avocats de l’ancien Premier ministre dénoncent des investigations au ralenti. "Tout a été extrêmement organisé pour faire chuter François Fillon. Vous voyez bien comment tombent dans le Canard enchaîné des informations le mardi soir, le mercredi matin il est dans les kiosques et à 17 heures le jour-même le Parquet national est saisi, ce qui n’est jamais arrivé pour personne d’autre !", souligne-t-elle avant de regretter une inégalité de traitement suite à l’enquête ouverte hier contre Richard Ferrand, proche d’Emmanuel Macron. "Le parquet ouvre une enquête maintenant, après les législatives où il nous avait dit que finalement il n’y avait rien… On voit bien qu’il s’agit d’une justice à deux vitesses : le pied sur l’accélérateur quand il s’agit de quelqu’un de chez nous, le pied largement ralenti quand il s’agit de quelqu’un de la majorité !", se plaint-elle.
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