Situation de l'hôpital, nouveau Conseil de Défense : Christophe Prudhomme a répondu aux questions de Patrick Roger.
Christophe Prudhomme : "La crise de l'hôpital aujourd'hui, ce ne sont pas les malades Covid"
Martin Hisrch, directeur de l'APHP, a proposé aux soignants de décaler leurs congés contre une rémunération plus importante pouvant aller jusqu'à 2.000 euros. "Martin Hirsch vient de la gauche, mais il a été ministre de Sarkozy", tient à rappeler Christophe Prudhomme. "C'est la gauche bobo et Martin Hirsch est quelqu'un d'ambitieux, qui un jour est de gauche, un jour de droite quand ça peut servir son ambition ! Sa proposition est un coup médiatique ! Depuis le début de la crise, on peut renoncer à ses congés ou ses jours de RTT qui sont payés 200 euros. Ça existe depuis 2 ans, des gens renoncent en permanence à leurs congés. On tient uniquement sur les heures supplémentaires, sur le fait qu'on utilise les étudiants à bon marché pour remplacer les gens qui ne sont pas là, et qui flinguent leurs études, et sur les retraités. Ça a des limites ! On réclame un plan de formation très massif depuis 2019. Il faut 3 ans pour former une infirmière. Si on nous avait écoutés en 2019, on les aurait sur le marché !"
"Il faut ce plan massif de formation et je n'ai pas entendu le président de la République parler de ça. Son discours lors de son interview le 15 décembre était d'un populisme ! Nous expliquer que le problème de l'hôpital est la suradministration..., s'insurge Christophe Prudhomme. Monsieur le Président, venez dans mon hôpital ! Mon problème n'est pas de m'opposer à mon directeur, mais c'est de voir avec lui comment on fait pour gérer l'hôpital !" S'il reconnaît qu'il y a des progrès à faire en terme d'administration, "aujourd'hui, on manque surtout de femmes et d'hommes auprès des patients ! Pour lui, le vrai problème aujourd'hui, ce sont les ressources humaines. On a la même révolte à l'hôpital que ce qu'il s'est passé dans la justice".
"La plupart des gens qui arrivent en réanimation et qui sont non vaccinés regrettent"
Christophe Prudhomme revient sur l'affaire des faux pass. Au CHU de Nice, 1 malade sur 3 en réanimation avait un faux pass sanitaire. "Le faux pass, c'est assez anecdotique, estime le médecin urgentistes. Nous avons beaucoup plus proportionnellement de malades non vaccinés que de malades vaccinés, en particulier en Seine-Saint-Denis où le taux de vaccination est inférieur au niveau national. Nationalement, on est à peu près à 50-50, souligne-t-il. Le vaccin n'est pas l'arme absolue mais ça protège quand même".
[#SudRadio] @PrudhommeChri10 "En Seine Saint-Denis, nous avons plus de non vaccinés en réanimation – le #vaccin ne protège pas à 100% mais quand on est non vacciné on a 9 fois plus de chances d'être en réanimation"
— Sud Radio (@SudRadio) December 17, 2021
Le gouvernement tente d'inciter au vaccin les détenteurs de faux pass et promet la clémence. "La sanction ne marche pas en santé publique, il faut convaincre", affirme Christophe Prudhomme. "La plupart des gens qui arrivent en réanimation et non vaccinés regrettent. Eux et leur famille. Le vaccin n'est pas l'arme absolue mais ça protège : souvent, c'est l'ensemble de la famille qui n'est pas vacciné". Concernant les médecins complices de faux certificats, "chez les médecins, il y a de tout !, concède-t-il. Il y a ceux qui sont anti-vaccins et qui argumentent mais ceux qui ont utilisé cette brèche pour se faire du pognon, il faut être ferme et les condamner".
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