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Mounir Mahjoubi : "Avec le numérique, certains vont voir leur emploi disparaître"

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire d’État au Numérique, Mounir Mahjoubi était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi. Développement du numérique à l’école, couverture réseau du territoire et évolution du marché du travail étaient notamment au programme.

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Homme fort de la campagne digitale d’Emmanuel Macron pendant la présidentielle, Mounir Mahjoubi a accompagné les premiers pas du chef de l’État à l’Élysée en étant nommé secrétaire d’État au Numérique. À ce titre, celui qui a aussi été élu député de Paris en juin dernier aura notamment pour tâche dans les prochaines années de doter la France d’une meilleure couverture réseau, l’un des grands objectifs d’Emmanuel Macron. Invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi, il fait le point sur cette question.

"Avoir en 2020 un réseau mobile 3G ou 4G partout en France"

"Cette année, les familles ont plus utilisé le mobile que l’ordinateur de la maison. Le réseau mobile avec de la donnée de qualité est donc le premier critère de discrimination territoriale. Quand vous êtes dans un territoire où on ne capte pas, vous le ressentez au quotidien. On en a donc fait une urgence dès le début, depuis le mois de juillet. Dans les prochaines semaines, les opérateurs actuellement en discussion avec le régulateur (l’Arcep) apporteront des solutions. Avec le président de la République, nous avons rappelé l’ambition : avoir en 2020 un réseau mobile de qualité sur tout le territoire, 3G et 4G. La 5G arrivera, elle, petit à petit", assure-t-il.

Mais si le gouvernement actuel a pris la question du numérique à bras-le-corps, il pourrait bien se heurter aux 13 millions de Français qui ne maîtrisent pas aujourd’hui les codes de cet univers. Mounir Mahjoubi le reconnaît aisément. "On veut faire de la France une start-up nation, on veut que l’économie numérique se développe, on veut numériser 100% des démarches administratives. On ne pourra faire ça qu’à une condition : s’occuper de ces 13 millions de Français qui ne savent pas utiliser le numérique. On discute avec tous les acteurs (collectivités locales, acteurs sociaux, etc.) pour savoir comment les identifier. Ce ne sont pas les mêmes raisons à chaque fois (grand âge, faible maîtrise de la langue, situation de handicap…). En décembre, à la Conférence nationale des territoires, on se mettra d’accord avec les collectivités sur une stratégie et au premier semestre 2018, il y aura une réunion avec tous les acteurs dans chaque département pour décider quel sera le mécanisme territorial mis en place", annonce-t-il.

"Le numérique va supprimer des emplois, mais en créer aussi de nouveaux"

Le secrétaire d’État a par ailleurs également abordé la question de l’utilisation du numérique dans l’enseignement, dès le plus jeune âge. "C’est un sujet important qu’on a démarré avec le ministre de l’Éducation nationale. Est-ce qu’on doit apprendre à coder ? À quoi ça sert ? On ne sait pas encore à quoi ça peut ressembler, mais ce qui est certain, c’est que les 20 premières heures ne feront pas de vous un ingénieur. Vous ne pourrez pas créer une application en sortant de la classe. En revanche, vous apprendrez ce qu’est une donnée, comment la stocker, la transmettre, la transformer, etc. C’est un mode de pensée qui est ensuite utile pour tout. C’est basique, et c’est pour moi quelque chose qui doit arriver très tôt en primaire. Ce n’est pas compliqué et ça ouvre un nouvel horizon, qui fait que l’enfance face à l’écran n’est plus dans la naïveté originelle de voir des images qui apparaissent toutes seules", déclare-t-il.

Enfin, Mounir Mahjoubi a évoqué la question de la transition numérique et de ses conséquences sur le marché du travail, alors que la Société Générale a annoncé récemment le suppression prochaine de 900 postes, pour beaucoup remplacés par des outils numériques. "Le numérique va supprimer des emplois, oui, mais il va aussi créer de nouveaux types d’emplois plus qualifiés : techniciens, assistants techniciens, sécurité numérique, techniciens réseaux, etc. L’intelligence artificielle ne tourne pas toute seule et a besoin de techniciens qui analysent et regardent les conséquences. Il va y avoir des transitions. Certains vont voir leur emploi disparaître et devront être formés à de nouveaux métiers. D’autres vont voir leur emploi se transformer. Avec le Plan d’Investissements des Compétences (PIC) de 15 milliards qui est en train d’être mis en place, on doit pouvoir se pencher sur tous ces sujets. On ne dit pas que cette transition n’existe pas, on dit qu’il faut se mobiliser pour l’accompagner", explique-t-il.

Retrouvez en podcast toute l’interview de Mounir Mahjoubi dans le Grand Matin Sud Radio

 

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