Il a beaucoup été question d'Emmanuel Macron ce mercredi dans l'interview politique de Cyril Viguier qui recevait Nadine Morano dans l'émission Territoires d'infos, diffusée en simultané sur Public Sénat et Sud Radio.
La députée européenne a d'abord été interrogée sur le discours pro-européen, prononcé la veille sur You tube par le nouveau président à l'occasion de la fête de l'Europe. À la question de savoir si elle adhérait à ce discours, en tant qu'européenne convaincue, Madame Morano s'est contentée de rappeler qu'elle était "profondément attachée à l'Europe" mais qu'elle "ne (savait) pas ce que M.Macron (comptait) faire de son projet européen car tout est flou chez lui". Elle "espère" toutefois "qu'il ne sera pas tenté par le fédéralisme" car elle se dit "favorable à l'Europe des nations", ce qui est "différent", selon elle.
"Macron se souhaite en monarque de la République"
L'ancienne secrétaire d'État chargée de la famille a également confié son scepticisme quant aux capacités de l'ex-ministre de l'Économie à "ressouder le pays". Selon elle, "M. Macron a gagné cette présidentielle mais il ne peut être auréolé d'un statut de vainqueur", dans la mesure où "les abstentionnistes, les votes blancs et nuls et ceux qui se sont tournés vers un vote de désespoir - en votant Le Pen sans la vouloir au pouvoir - sont plus nombreux que ceux qui ont voté" pour lui.
D'autre part, Nadine Morano estime que le tout nouveau chef de l'État n'est pas réellement un président d'ouverture contrairement à ce que ses soutiens laissent entendre, car il "reste profondément de gauche", bien qu'il "essaie de casser le PS" et y "parvient assez facilement" d'ailleurs, selon elle. "Il voudrait aussi casser les Républicains mais il aura beaucoup plus de mal", a-t-elle ajouté.
Interrogée sur le discours d'Emmanuel Macron le soir de sa victoire ainsi que sur l'arrivée de ce dernier sur l'esplanade du Louvre, la députée européenne a déclaré que le président "se souhaite en monarque de la République sauf que nous sommes dans un régime parlementaire". Sur les qualités du successeur de François Hollande, elle a toutefois admis qu'il avait "du talent", que c'était "quelqu'un d'intelligent" et qu"il était "solaire", ajoutant, non sans une certaine ironie, qu'il ne fallait "pas trop s'approcher du soleil car après ça brûle".
"Macron a été élu grâce à nous"
Se projetant sur le "troisième tour" des législatives, Nadine Morano a déclaré que sa formation politique devra "combattre le projet de M. Macron et gagner cette majorité absolue à l'Assemblée nationale", affirmant au passage que le président avait été élu "grâce (à son parti)". Pour se faire, il faudra "un programme différent de celui de François Fillon", dont le contenu est "en partie responsable de la défaite des Républicains", selon elle.
Interrogée enfin sur son choix lors du second tour de la présidentielle, elle a confié avoir hésité avant finalement de "voter pour Macron", tout en admettant qu'elle aurait pu "voter blanc".