Vendredi 7 juin au matin, les députés européens ont rendez-vous avec le Premier ministre, pour échanger sur le travail au Parlement européen. Certains boycottent, pas le RN. "ll ne s’agit pas pour nous d’écouter l’homélie macronienne, précise Nicolas Bay. Mais si l’on peut débattre, exprimer nos désaccords, on le fera volontiers. ll peut y avoir des points de convergence. C’est déjà arrivé, par exemple, sur la directive sur les droits d’auteur. Mais toute la campagne européenne a montré qu’il existe une divergence majeur".
Elargir la base au maximum
Quelles divergences ? "Nous défendons le rassemblement de tous ceux qui aiment la France, Emmanuel Macron défend le fédéralisme européen". Marion Maréchal fait son retour sur la scène politique, en appelant à une alliance des droites. Qu’en pense-t-il ? "Je crois qu’elle a indiqué clairement être en retard d’un point de vue électoral. Ce qu’elle a dit, c’est qu’il fallait élargir au maximum, notamment des électeurs et élus LR qui partagent la même vision que nous de la France. C’est la stratégie mise en oeuvre au RN, notamment en changeant le nom du parti".
"Notre ambition est de conquérir le pouvoir, qu’on ait une majorité à l’Assemblée nationale avec d’autres, précise le co-président du groupe parlementaire "Europe des nations et des Libertés". Demain, de petits partis pourraient nous rejoindre. En 2017, le PS s’est effondré, en 2019, LR s’est effondré, il y a une bipolarisation avec, d’un côté les mondialistes, la République en marche, de l’autre les nationaux, le RN". Pourquoi pas travailler avec Eric Zemmour ? "Nous souhaitons travailler avec des intellectuels. Zemmour est une personnalité qui défend des sujets voisins des nôtres, il serait le bienvenu à nos côtés. Je ne pense pas qu’il souhaite être président, mas c’est un auteur à succès qui défend des idées proches des nôtres".
Former le quatrième groupe du Parlement européen
Nicolas Bay espère former le quatrième groupe du Parlement européen. "On est en train de le finaliser. Nous allons avoir deux fois plus de députés, plus de nationalités. Ce groupe sera officialisé la semaine prochaine avec environ 80 députés", précise-t-il. "Nous étions le plus petit groupe, le huitième ; nous serons sans doute le quatrième groupe de l'hémicycle. Notre groupe aura une position arbitrale, ce qui sera très nouveau. LE PPE et les socialistes ne constituent plus un groupe majoritaire".
Pour autant, cela sera-t-il un groupe solide ? "Les Polonais et les Hongrois pourront nous rejoindre un peu plus tard, et on peut très bien voter ensemble sans être dans le même groupe, estime Nicolas Bay. Je ne pense pas que les Hongrois de Fidesz de Orban continuent à siéger au sein du PPE." Sera-t-il candidat à la présidence de son groupe ? "Je suis actuellement co-président du groupe ENL, Europe des nations et des libertés. Je serai candidat pour avoir des responsabilités dans le groupe".
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