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Nicolas Dupont-Aignan - Pass sanitaire : 25 millions de Français "auront moins de droits qu’un fiché S terroriste"

Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout La France, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Philippe David le 19 juillet 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Nicolas Dupont-Aignan, interviewé par Philippe David sur Sud Radio le 19 juillet 2021 à 7h40.

Nicolas Dupont-Aignan était, samedi 17 juillet 2021, en tête de cortège de la manifestation parisienne contre le Pass sanitaire. "C’est une question de libertés publiques", explique le député qui juge que quel que soit l’avis que l’on a sur le vaccin ou la crise sanitaire, "on ne peut pas accepter que dans notre République, on interdise à plus de 20 millions de Français de circuler, d’aller dans un centre commercial, dans une pharmacie, de prendre un avion ou un train". "On ne peut pas accepter qu’il y ait deux catégories de citoyens."
"Ce que je vois à la télévision depuis deux jours est insupportable d’injustice", souligne Nicolas Dupont-Aignan qui parle d’un "monde immense" dans la manifestation qui s’est déroulée, selon lui, dans le calme et dans une ambiance "bon enfant". "Et pas du tout les images que nous montrent la télévision."

Emmanuel Macron a annoncé "que la population va être fichée"

Nicolas Dupont-Aignan a déclaré que l’extension du Pass sanitaire marquait "le début d’un engrenage vers une dictature", terme régulièrement utilisé par les opposants à la mesure mais qui est décrié par tous les bords politiques. "C’est un engrenage insupportable", confirme le député de l’Essonne. "Un homme, président de la République, dans un Conseil de défense où il n’y a pas de compte-rendus, annonce que l’ensemble de la population va être fichée." Il explique qu’à part en Autriche, au Danemark, en Arabie saoudite et au Pakistan, aucun autre pays n’a pris de telles mesures. "L’objectif, c’est pas anodin, c’est la vaccination obligatoire", analyse le président de Debout La France qui juge qu’il est impossible de vacciner obligatoirement les gens "avec un vaccin qui est en phase d’étude".

"Il n’y a pas que des antivaccins qui le disent", souligne-t-il. "Je suis pour la vaccination à bon escient", explique Nicolas Dupont-Aignan. Il n’accepte pas "qu’on nous caricature" alors que, selon lui, dans six mois, les vaccinés n’auront plus de Pass sanitaire et il faudra "reprendre une dose". "Mais au nom de quoi ? Comment ? Quelle vérité scientifique ?"
"Oui au vaccin quand je pense que c’est utile, avec les conseils du médecin traitant. Oui à d’autres solutions aussi" comme les soins précoces, la prévention, une hausse du nombre de lits dans les hôpitaux.
"Je suis quelqu’un de très sérieux. Je n’accepte pas qu’on me traite de pas sérieux alors que je crois franchement que ceux qui ne sont pas sérieux, ce sont ceux qui décident comme ça."

 

Étoiles jaunes dans la manifestation : "c’est toujours la même manipulation médiatique"

Dans la manifestation, des personnes portaient une étoile jaune, comparant de fait le Pass sanitaire à la déportation nazie et à la Shoah, tandis que Martine Wonner, députée, a appelé à faire le siège des parlementaires. "Il y a eu quelques cas", confirme Nicolas Dupont-Aignan, "sur des centaines de milliers" qui ont affiché une étoile jaune. Le député juge les faits "inacceptables" et estime que "c’est ridicule, choquant".
Martine Wonner aurait, de son côté, eu "un mot malheureux", mais le président de Debout La France juge que "dans son discours, il n’y avait aucune intention de violence". "C’est toujours la même manipulation médiatique", juge-t-il, et ce de la part des chaînes d’info. "Plus personne n’accorde de crédit à ces chaînes d’infos qui dénaturent les choses", juge le député qui demande que les cas choquants soient "condamnés".
Il met en avant "la réflexion, l’intelligence collective qu’il y avait dans cette manifestation". Pour lui, "les Français manifestent simplement parce qu’on va leur interdire par exemple d’aller à l’hôpital, pour se faire soigner" ; une possibilité que le gouvernement semble abandonner par ailleurs.
Il rappelle qu’il y a, en France, "5 millions de personnes qui ont eu le Covid, qui ont plein d’anticorps" et qui devront se faire vacciner. Une seule dose est toutefois demandée pour les personnes ayant contracté le virus.

"Le pauvre Attal est dans l’excès. En fait, c’est le perroquet du président de la République"

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a vivement critiqué la manifestation dans un entretien accordé au journal Le Parisien. Pour lui, les manifestants font partie "d’une frange défaitiste et très minoritaire" de la population, "qui se satisferait bien de rester dans le chaos et l’inactivité". "Le pauvre Attal est dans l’excès. En fait, c’est le perroquet du président de la République, et ils sont dans l’excès, dans la déraison, dans la manipulation", critique de son côté Nicolas Dupont-Aignan.
"Je répondrais simplement à Gabriel Attal : ‘pourquoi vous fermez des lits, toujours ?’", "pourquoi vous ne mettez pas des purificateurs d’air dans les écoles ?", "pourquoi vous n’incitez pas les Français à prendre leur dose de vitamine D qui renforce l’immunité ?".
"Ils sont dans la gesticulation, moi je suis dans la proposition."

25 millions de Français "auront moins de droits qu’un fiché S terroriste"

Le projet de loi visant à élargir le Pass sanitaire arrive lundi 19 juillet 2021 en Conseil des ministres avant d’arriver mardi 20 juillet 2021 à l’Assemblée nationale. Le président de Debout la France estime que "si nous avions des députés et sénateurs courageux, ils voteraient contre". Pour lui, aucun article du projet de loi n’est acceptable car il s’agit de "la mise en place d’une laisse : on va mettre autour du cou des Français, une laisse, on va les mettre en laisse".

Le député de l’Essonne réitère que "c’est la première fois dans une démocratie" que des activités sont soumises à un état de santé. "C’est extrêmement grave." De plus, pour lui le projet de loi n’est pas constitutionnel car près de 25 millions de Français "auront moins de droits qu’un fiché S terroriste". Alors que le Conseil constitutionnel a censuré la mesure visant à mettre un bracelet électronique aux fichés S pour terrorisme sortant de prison, "là c’est pire", juge Nicolas Dupont-Aignan, "parce qu’avec le bracelet électronique, ils pouvaient aller où ils voulaient".

"On a l’impression vraiment qu’on veut forcer les Français à faire quelque chose de contraire à leur intérêt"

Le Conseil d’État avait déjà souligné que le Pass sanitaire ne pouvait pas conditionner les activités du quotidien comme le travail, aller dans les magasins ou se rendre au restaurant. Or, c’est bien ce que prévoit le Pass sanitaire étendu. Nicolas Dupont-Aignan rappelle qu’en mai 2021, à l’Assemblée nationale, il avait jugé possible que le Pass sanitaire serait étendu par la suite : "on m’avait traité de complotiste". Le gouvernement a donc changé d’avis depuis. "Le Conseil d’État ? On va voir s’il y a encore des autorités judiciaires dans le pays". "En tout cas, la mobilisation de tous les Français est indispensable dans le calme, la dignité. Ce sont nous les gens raisonnables, nous sommes gouvernés par des irresponsables."

Pour Nicolas Dupont-Aignan, en outre, "en décidant de ne plus rembourser le test PCR, ils vont laisser se propager la maladie, puisque beaucoup de gens ne pourront pas se payer un test". Le déremboursement est prévu, en effet, pour la rentrée 2021 mais uniquement pour les tests dits "de confort" : les tests pour raisons médicales, comme en cas de symptômes et sur prescription, restent remboursés. Néanmoins, pour le président de Debout la France, "ils veulent conduire tout le monde à un vaccin".
Sur le vaccin, le député estime que la France pourrait attendre le vaccin Sanofi, traditionnel comme l’AstraZeneca, ou encore autoriser le vaccin chinois. "Ce qui est très malsain, dans tout ce qu’il se passe, c’est qu’on a l’impression vraiment qu’on veut forcer les Français à faire quelque chose de contraire à leur intérêt."

 

"J’aimerais qu’on impose un casier judiciaire vierge à tous les élus"

Éric Dupond-Moretti, Garde des sceaux, a été mis en examen pour "prise illégale d’intérêt", mais n’a ni démissionné ni a été renvoyé. "C’est surréaliste", juste Nicolas Dupont-Aignan. Il rappelle qu’être mis en examen ne signifie pas que l’on est coupable, "mais la tradition voulait, dans notre pays, que quand il y a une mise en examen, le ministre se dégage de ses responsabilités ne serait-ce que pour assurer sa défense dans de bonnes conditions, ne pas salir le gouvernement s’il est vraiment coupable". Mais dans ce cas précis, le député juge qu’on est face à un "pouvoir finissant" qui est "dans la provocation". "C’est triste pour nos institutions."

Il déclare avoir de la peine pour "l’idée que je me fais des institutions de la République", d’un Président ou encore d’un gouvernement. Il rappelle qu’Emmanuel Macron avait "promis d’instituer le casier judiciaire vierge pour tous les élus ; il ne l’a jamais appliqué". "J’aimerais qu’on impose un casier judiciaire vierge à tous les élus", alors qu’un casier judiciaire est demandé lors de certains recrutements de personnel, comme dans le cas d’un animateur pour les écoles.

 


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