Nicolas Sarkozy s'est confié à nos confrères du quotidien Corse-Matin ce mardi pour ce qui ressemble à une interview de rentrée, même si le président du parti Les Républicains avait déjà accordé un entretien au magazine Valeurs actuelles au début du mois d'août.En pleine crise agricole, à quelques mois des régionales et à un an des primaires de la droite et du centre, Nicolas Sarkozy joue la carte de la présence médiatique.
Une réforme territoriale “à l’encontre de tout bon sens”
La nouvelle carte administrative donne des régions trop grandes, selon l'ancien président de la République, qui estime que cela entraîne "l'inverse du but recherché" : "Je prends l'exemple de la région Rhône-Alpes-Auvergne. Il faut huit heures de route pour aller d'Aurillac à Val-d'Isère et autant d'heures en train pour se rendre à Annecy", note l'ancien chef de l'Etat.Pour lui, cette réforme territoriale est "ratée, car elle a été menée à l'encontre de tout bon sens, le projet de création de vice-présidences déléguées en est, par exemple, l'illustration". Un projet qui a fait bondir l'opposition, comme l'UDI Hervé Morin qui y voit un cadeau des socialistes à leurs partenaires du Parti radical de gauche.Autre point de discorde, la suppression, par François Hollande, du projet de conseiller territorial qui allierait les fonctions de conseiller régional et conseiller général, seul moyen, selon Nicolas Sarkozy, de "faire de vraies économies et [d']obtenir une plus grande lisibilité pour nos compatriotes".Encore plus qu'une attaque en règle contre ce qu'il considère être une mauvaise réforme, Nicolas Sarkozy parvient surtout à aborder le thème des régionales tout en tapant sur la majorité.
“Trois ans que François Hollande et Manuel Valls mentent aux Français”
Nicolas Sarkozy s'est ensuite attardé plus particulièrement sur le cas de François Hollande et Manuel Valls, le couple exécutif contenant probablement le candidat socialiste pour les présidentielles de 2017."Il n'y a aucune chance que les choses s'améliorent en s'entêtant à mener une politique qui est l'exact contraire de tout ce qui fonctionne ailleurs en Europe", lance l'ancien président de la République, ajoutant que "cela fait trois ans que François Hollande et Manuel Valls nous expliquent que ça va aller mieux, que le chômage va baisser, que la croissance va revenir, que les Français vont payer moins d'impôts. Trois ans qu'ils se trompent ou qu'ils mentent aux Français".Un Nicolas Sarkozy qui a donc clairement décidé de passer à l'offensive à quatre mois des régionales et un an des primaires de la droite et du centre, pour lesquelles il n'a toujours pas officiellement annoncé sa candidature.
“J’irai bientôt à la rencontre des agriculteurs”
Réagissant au sujet de l'été, la crise des agriculteurs, Nicolas Sarkozy estime que "la crise actuelle est plutôt due à un problème français de développement de la filière".S'il en profite pour égratigner la politique diplomatique française à l'égard de la Russie, affirmant qu'elle coûte "des centaines de millions d'euros aux agriculteurs", l'ancien chef de l'Etat propose surtout "deux mesures structurelles en urgence", qui s'apparentent plus à des propositions récurrentes venant de la droite qu'à de vraies révolutions. "Alléger les charges des agriculteurs, qui sont considérables", tout en réduisant "le poids des normes et des contraintes".Souhaitant véritablement se saisir de la question et ne pas passer à côté, Nicolas Sarkozy annonce également qu'il se rendra "très bientôt à la rencontre des agriculteurs".
La primaire ? Trop tôt pour en parler... ouvertement
Un déplacement déjà effectué en juillet par Bruno Le Maire, probable candidat aux primaires de la droite et du centre en 2016, qui avait déjà pris tout le monde de court en se posant comme le premier contestataire de la réforme du collège au printemps.La compétition pour désigner le candidat de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017 n'est pas encore lancée et, officiellement, tout le monde fait front et tire dans le même sens en vue des régionales. Pour autant, chacun des prétendants tente déjà de se démarquer et d'exister. Preuve en est, notamment, l'absence annoncée, et relayée par le journal Les Echos la semaine dernière, à l'université d'été du parti Les Républicains (au Touquet les 12 et 13 septembre prochains) d'Alain Juppé, de François Fillon ou encore de Bruno Le Maire.