La mission de médiation sur le dossier Notre-Dame des Landes a remis son rapport au Premier ministre mercredi. Résultat, un réaménagement de l'aéroport actuel, Nantes-Atlantique, est tout à fait envisageable. Le gouvernement se donne d'ici au mois de janvier pour prendre sa décision quant à la construction ou non du controversé nouvel aéroport sur le site de Notre-Dame des Landes.
Invité du Grand Matin Sud Radio, l'ancien député et président du conseil général de Vendée, Philippe de Villiers, s'est clairement prononcé pour le réaménagement de l'aéroport actuel.
"Je conseille à Emmanuel Macron de lire attentivement, ce qu'il a sans doute déjà fait, le rapport de la mission d'observation, que j'ai trouvé remarquable et équilibré et, à partir de là, de prendre une décision siamoise, qui s'impose à lui, en termes d'autorité et de légitimité, pour ce projet, a expliqué Philippe de Villiers. Première décision, réaménagement et modernisation de Nantes-Atlantique, puisque la chose semble physiquement possible et financièrement raisonnable, et rétablissement de l'État de droit, c'est-à-dire évacuation de la zone qui est aujourd'hui occupée de manière illégale."
Notre-Dame des Landes, "un projet des années 1960"
Mais l'ancien président du conseil général de Vendée, président du Mouvement pour la France, va plus loin. Pour lui, le projet de Notre-Dame des Landes est "une imposture, parce que c'est un projet des années 1960. Il y avait l'idée d'avoir des gros porteurs, des lignes transcontinentales qui étaient censées se poser dans les aéroports régionaux. On voit bien que, depuis, il y a eu les hubs et qu'il n'y aura pas de longs courriers à Notre-Dame des Landes. C'est une foutaise, c'est une lubie."
Jamais les Chinois n'accepteront de faire trois heures de car [pour venir au Puy du Fou] après avoir atterri à Notre-Dame des Landes
Quant au référendum local, organisé en 2016, Philippe de Villiers a fait écho à Yannick Jadot, qui avait parlé de référendum "biaisé et tronqué" et accusé Manuel Valls d'avoir "triché avec la démocratie" : "Quand il y a eu le référendum, au lieu de prendre l’ensemble des départements qui font partie de la zone de chalandise comme on dit en économie, on s’est arrangé pour ne prendre que la Loire-Atlantique, parce qu’ils ont fait d’abord des petits sondages et se sont dits ‘si jamais on met la Vendée et le Maine-et-Loire, on est foutu, le Non l’emportera’."
Mais ce que celui qui est aussi fondateur du Puy-du-Fou ne dit qu'à demi-mot, c'est que son opposition au projet de Notre-Dame des Landes sert aussi l'intérêt de son parc d'attraction, beaucoup plus proche de l'aéroport actuel, situé au sud de Nantes, que de celui qui pourrait sortir de terre et qui serait placé entre Rennes et Nantes. "Les tours opérators et les compagnies aériennes m'ont prévenu que, si c'est Notre-Dame des Landes, il n'y aura plus de contrat pour les pays extérieurs, notamment les pays asiatiques. Jamais les Chinois n'accepteront de faire trois heures de car [pour venir au Puy du Fou, NDLR], après avoir atterri à Notre-Dame des Landes."
Écoutez l'interview de Philippe de Villiers, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard