Le livre "Nouvelle-Calédonie : La tragédie" sort à peine, mais pressentait l’impasse. Alors que l’ile est au bord de la guerre civile, a-t-on atteint le point de rupture ?
Nouvelle-Calédonie : la crise du nickel
"Je ne sais pas si c’est inéluctable. J’espère encore que l’on va arriver à recoller les morceaux, confie Patrick Roger, journaliste au Monde et auteur de cet ouvrage. Depuis les années 1980, la Nouvelle-Calédonie a énormément évolué. On était alors dans un quasi système d’apartheid. La communauté est métissée. Les jeunes de toutes les communautés, vivent, étudient, travaillent ensemble. Là, depuis trois ans, la série de référendum sur l’auto-détermination, avec un non à l’indépendance par trois fois, la société s’est de nouveau clivée."
"Les responsables politiques calédoniens ont à mon sens joué un jeu dangereux, en faisant systématiquement de la surenchère. Cela aboutit à cette explosion aujourd’hui." Cette crise politique se déroule sur fond de crise économique et sociale. "L’île a prospéré sur l’exploitation du nickel. Les trois usines métallurgiques sont en train de s’effondrer car Chine et Indonésie monopolisent le marché. 70 0000 personnes risquent de se retrouver à la rue sur un territoire de 270 000 habitants."
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— Sud Radio (@SudRadio) May 17, 2024
La question du droit de vote
On accuse beaucoup le gouvernement, qui veut dégeler l’interdiction de vote qui touche certains habitants. "La question de qui a le droit de vote est cruciale là-bas, estime Patrick Roger, journaliste au Monde, auteur de "Nouvelle-Calédonie : La tragédie". Jusqu’en 1957, les Kanaks n’avaient pas de le droit de vote. Pour les Mélanésiens, la crainte reste toujours d’être dépossédés de leur territoire. Mais aujourd’hui, la question ne se pose plus de cette manière."
"L’accord de Nouméa de 1998 parait d’arriver à une souveraineté partagée, un destin commun, un vivre ensemble perdu ces dernières années. Aujourd’hui, nous avons des descendants de bagnards, de travailleurs, amenés de force. C’est une société métissée. Il faut en finir avec ces clivages exacerbés par des dirigeants politiques responsables de par leur irresponsabilité."
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