Le Premier ministre, Jean Castex, devrait faire annoncer de nouvelles mesures sanitaires jeudi 14 janvier à 18 heures. Sur la possibilité d’un reconfinement ou d’un couvre-feu généralisé, Olivier Dussopt, ministre chargé des Comptes publics, ne donne pas de précisions : "le gouvernement travaille toujours avec le même objectif, qui est un double objectif : la priorité donnée à la santé des Français, la jugulation de l’épidémie, et puis nous mettons en œuvre toutes les mesures nécessaires pour accompagner les Français", particuliers comme entreprises.
80 milliards d’euros mobilisés pour faire face à la crise
"Nous sommes le pays en Europe qui déploie les outils, les moyens les plus importants, à la fois pour faire face à la crise mais aussi pour accompagner l’économie", souligne Olivier Dussopt qui rappelle que 80 milliards d’euros ont été mobilisés pour faire face à la crise. "Auxquels il faut ajouter les prêts garantis par l’État qui s’élèvent à plus de 140 milliards d’euros, et que nous garantissons auprès des banques", note-t-il.
Le ministre explique que 20 milliards d’euros d’aides d’urgence ont été inscrits dans la Loi de Finances 2021, "en plus du plan de relance", tandis que certains dispositifs comme l’activité partielle et le fonds de solidarité ont été maintenus.
"Nous avons fait un choix"
Sur le plan de vaccination, qui fait toujours débat du fait de sa lenteur en France par rapport à ses voisins européens, Olivier Dussopt rappelle que "Olivier Véran a eu l’occasion de revenir sur ce sujet-là : nous avons fait un choix, une stratégie qui est portée par le ministère de la Santé". "L’objectif est de rester sur notre chemin et de faire en sorte que les plus fragiles soient vaccinés en premier", affirme le ministre.
Ce déploiement extraordinaire de moyens va coûter cher à la France : dans leur ensemble, vaccins, tests et mesures sanitaires pourraient coûter 4,3 milliards, annonce Olivier Dussopt. Un montant "inscrit dans la loi de financement de la Sécurité sociale". "Est-ce que cela suffira ? Il est encore trop tôt pour le dire", précise-t-il. Pour les vaccins seuls, "nous avons prévu entre 1,5 milliard et 2 milliards d’euros".
"Ce qui est important à avoir en tête, c’est que la vaccination est certainement le meilleur investissement pour la santé des Français, pour arrêter l’épidémie et donc pour l'économie. S’il manque de l’argent, nous rajouterons de l’argent", assure le ministre en charge des Comptes publics. "Contrairement à la majorité des pays, les tests sont gratuits. Et c’est aussi le cas pour les vaccins ; et c’est là un des bénéfices de notre système de protection sociale", se félicite Olivier Dussopt.
"La question n’est pas celle de nouvelles mesures"
L’Allemagne a reconfiné sa population pour faire face à la pandémie de Covid-19 qui reprend de l’ampleur, une solution de plus en plus demandée en France par des spécialistes. "Chaque pays répond à la crise en fonction du calendrier", explique le ministre qui rappelle qu’au "mois de novembre nous étions parmi les tous premiers à reconfiner". "Aujourd’hui, les situations sont un peu différentes", affirme-t-il.
Pour les commerces et les professionnels en général, touchés par la crise, "la question n’est pas celle des nouvelles mesures : nous avons des mesures qui sont en place depuis le printemps et que nous avons renforcées", rappelle Olivier Dussopt, comme le fonds de solidarité, "qui est assez unique en Europe". Il est passé de 1.500 euros par mois à 10.000 euros par mois en novembre et qui en décembre "va permettre aux entreprises fermées de choisir entre un fonds de solidarité à 10.000 euros ou une prise en charge à hauteur de 20% de leur chiffre d’affaires, jusqu’à 200.000 euros".
"Nous aiderons les entreprises"
Le fonds de solidarité "est coûteux pour l’État", il représente 3,6 milliards pour l’activité du mois de novembre, mais devrait être amélioré "pour les entreprises qui ont des charges fixes importantes pour lesquelles 20% de prise en charge du chiffre d’affaires ne suffisent pas". "C’est notre volonté de répondre quoi qu’il en coûte, comme l’a dit le président de la République, et aussi longtemps qu’il le faudra. Et dans le même temps, il ne faut pas s’y habituer", prévient le ministre.
La pandémie continue toutefois de se répandre, ce qui inquiète les professionnels : "nous aiderons les entreprises, celles qui ont perdu 50% de leur chiffre d’affaires, celles en fermeture administrative, aussi longtemps qu’il le faudra", précise Olivier Dussopt.
"Quand je dis qu’il ne faut pas y prendre goût, c’est dans l’idée que ce niveau de dépenses ne peut pas être éternel, il ne peut pas être conduit d’année en année", précise le ministre chargé des comptes publics.
"Retrouver d’ici fin 2022, début 2023, le même niveau de production de richesse qu’avant la crise"
Après la crise, se pose la question du paiement de la dette Covid. Certains demandent la mise à contribution des grands gagnants, comme les GAFAM ou la grande distribution. "Nous avons déjà mis à contribution certains secteurs, je pense notamment au secteur des assurances, qui a participé, je pense aussi au secteur des complémentaires santé", précise Olivier Dussopt. Ces dernières auront un prélèvement "d’1,5 milliard d’euros en deux fois" à la suite des économies réalisées du fait du décalage des soins durant la pandémie.
Le ministre se veut toutefois rassurant : "nous considérons que pour sortir de la crise, on n’augmente pas les impôts". Depuis la crise de 2008, les impôts ont augmenté. Est-ce que cette augmentation "a permis la croissance ?" demande Olivier Dussopt. "La réponse est non : l’augmentation des impôts a freiné la croissance", estime-t-il. L’objectif du gouvernement est "de retrouver d’ici fin 2022, début 2023, le même niveau de production de richesse qu’avant la crise. Et là avec les mêmes impôts, vous retrouvez des recettes" avec lesquelles sera payée la dette.
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