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Olivier Falorni : "On traite les seniors des Ehpad comme la 5e roue du carrosse"

Par Mathieu D'Hondt

Olivier Falorni (député de la Charente-Maritime) était ce mardi l'invité de Patrick Roger dans le petit-déjeuner politique.

Fin de vie
Olivier Falorni a de nouveau déposé le texte sur la fin de vie qu'il défend.

Invité de Patrick Roger ce mardi dans le petit déjeuner politique, l’ancien membre du Parti socialiste - aujourd’hui non inscrit - Olivier Falorni est d’abord revenu sur deux actualités brûlantes abondamment commentées dans les médias ces derniers jours, à savoir la grève dans les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) et l’accusation de viol portée contre le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin.

"Une cocotte minute est en train d'exploser dans les Ehpad"

Concernant les Ehpad, l’actuel député de la Charente-Maritime a tiré à son tour la sonnette d’alarme, dénonçant les manques d’effectifs et la mise à l’écart des seniors. "Il y a une vraie cocotte minute qui est en train d’exploser. Vous avez aujourd’hui des situations de sous-effectifs dans l’ensemble des Ehpad en France, avec des agents qui ont le sentiment d’être à la fois maltraités et maltraitants", déplore-t-il ainsi. "On a l’impression que sur un certain nombre de sujets profonds, on a oublié que derrière les statistiques, il y avait des êtres humains. Aujourd’hui, on voit des situations qui sont inacceptables : pensez qu’une personne âgée, dans un Ehpad, va passer 23h30 de sa journée seule parce qu’il n’y a aucun aide-soignant pour s’en occuper. Les personnels qui sont là pour encadrer ne sont pas en nombre suffisant pour faire le minimum de relations humaines", dénonce-t-il encore.

"Je n'aime pas trop parler de chiffre quand on parle d’êtres humains, mais aujourd’hui on a toujours le même ratio alors que la population des Ehpad a changé, qu’elle est de plus en plus âgée et qu’elle nécessite un accompagnement plus important. J’entendais un sociologue qui parlait d’’âgisme’ comme une autre forme de discrimination. On combat le sexisme, le racisme, mais il y a une forme d’âgisme, c’est-à-dire que l’on traite les ‘vieux’ un peu comme la cinquième roue du carrosse", insiste-t-il encore.

Revenant brièvement sur l'affaire Darmanin, M. Falorni s'est montré prudent mais a toutefois balayé l'idée que le ministre puisse être démis de ses fonctions, comme le demande une pétition à l'initiative d'associations féministes. "Je serai très clair, je pense que le ministre ne doit pas être démis de ses fonctions parce que dans ce cas-là, on dépose des plaintes contre tous les ministres et puis on change le gouvernement (...) Je ne sais pas ce qu’a fait M. Darmanin et je me garderai bien de le juger, je ne suis ni juge, ni procureur, ni avocat, mais si on commence à demander de démettre de leur fonction tous les ministres parce qu’ils ont une plainte déposée contre eux, on est dans une autre forme de démocratie qui ne me convient pas", déclare-t-il ainsi.

Notre invité est par ailleurs revenu sur le projet de loi pour l'agriculture et notamment l'un des volets abandonnés qui lui tient particulièrement à cœur, celui sur la présence de caméras dans les abattoirs, au nom de la lutte contre la maltraitance animale. Une mesure non retenue par le gouvernement, ce que déplore Olivier Falorni qui dénonce au passage le rétropédalage du chef de l'État. "C'est un renoncement que j'espère provisoire mais s'il s'avérait définitif, ce serait un reniement de la parole du président Macron puisqu'il s'était engagé formellement en tant que candidat pour installer la vidéosurveillance", rappelle-t-il dans un premier temps. Et l'intéressé de dénoncer au passage l'omniprésence et l'influence des lobbies. "Les lobbies sont agissants, j'ai pu le mesurer lorsque j'étais président de la Commission d'enquête sur les abattoirs. J'ai réussi à faire voter le texte que je défendais à l'Assemblée malgré l'avis du ministre de l'époque, Stéphane Le Foll, mais force est de constater qu'aujourd'hui le nouveau ministre de l'Agriculture suit une nouvelle fois la position de ces lobbies. Si le renoncement doit perdurer, le président de la République - qui se targue de dire ce qu'il fait et surtout de faire ce qu'il dit - aura trompé les associations de protection animale auprès desquelles il s'était engagé", conclu-t-il.

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Olivier Falorni, invité du petit-déjeuner politique

 

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