Les clubs de sport eux aussi touchés par le phénomène de radicalisation religieuse au quotidien ? Oui, à en croire Patrick Karam, vice-président (LR) de la région Île-de-France en charge des Sports, des Loisirs, de la Jeunesse, de la citoyenneté et de la Vie associative. "On s’attaque à deux phénomènes. Tout d’abord, les atteintes à la laïcité en tant que valeur de la République : refuser de serrer la main ou d’être entraîné par une femme, faire la prière sur le terrain, porter le voile, exiger de ne pas s’entraîner pendant les heures de prière ou de Ramadan, etc. On connaît tous ces phénomènes, ils existent depuis plusieurs années dans certains clubs. Et puis vous avez un phénomène plus récent qui est beaucoup plus grave : les problèmes liés à la radicalisation islamiste", explique-t-il au micro du Grand Matin Sud Radio ce jeudi.
#GdMatinSudRadio ➽ "Dans certaines salles de #MMA, on refuse les femmes et les non-musulmans". Interview de @karampatrick, vice-président LR de la région @iledefrance, sur la radicalisation dans le monde du sport ➔ https://t.co/C7C1pk8XW5 pic.twitter.com/GIklHWAsIC
— Sud Radio (@sudradio) 30 novembre 2017
"Certaines salles de MMA refusent les femmes et les non-musulmans"
Selon l’élu francilien, le phénomène reste malgré tout marginal. "Aujourd’hui, le sport est très clairement un vaccin contre les dérives. Les 2,4 millions de licenciés et les 19 300 clubs en Île-de-France ne sont pas concernés, dans leur immense majorité, par ces phénomènes-là. Mais il arrive que des clubs soient touchés individuellement ou collectivement. Tous ceux qui ont commis des attentats terroristes en France et même en Europe étaient dans un club et pratiquaient un sport : soit des sports de combat comme le MMA (non reconnu en France), soit des sports de musculation, soit des sports de tir. (…) C’est un phénomène qui monte depuis un certain nombre d’années mais qui reste très marginal par rapport à l’ensemble des pratiquants. Malgré tout, il peut être inquiétant. Vous avez aujourd’hui des salles où on ne sait pas ce qu’il se passe. Il y a des secteurs, comme le MMA qui est interdit en France, où on ne sait pas qui pratique. Ces salles de MMA refusent les femmes, certaines refusent les non-musulmans. Face à ça, il faut être intransigeant. Il y a un socle commun de la République et nous devons tous ensemble apporter des réponses", martèle-t-il.
"Aujourd’hui en Île-de-France, avec la présidente Valérie Pécresse, nous avons pris nos responsabilités en faisant voter une charte laïcité-valeurs de la République. Tous les clubs et toutes les associations doivent respecter cette charte. Sans ça, pas de subventions. Ensuite, nous avons mis en place une formation pour tous les référents des clubs et créé un réseau d’alerte opérationnel", ajoute-t-il.
Retrouvez en podcast toute l’interview de Patrick Karam dans le Grand Matin Sud Radio