Grandissime favori de l’élection présidentielle depuis son éclatante victoire à la primaire de la droite et du centre, François Fillon a vu sa campagne complètement bouleversée par les révélations du Canard Enchaîné sur l’emploi présumé fictif de sa femme Penelope à l’Assemblée nationale. Après plusieurs jours de tergiversations où la question d’un plan B s’est même posée à droite, l’ancien Premier ministre tente tant bien que mal de remonter la peine désormais. Avec un angle d’attaque fréquemment repris dans ses meetings : les médias et les magistrats font tout pour plomber sa campagne.
"Fillon fragilise sa capacité à être le garant des institutions"
Or, cette attitude a été jugée particulièrement dangereuse par l’un de ses rivaux, EmmanuelMacron, invité ce matin sur le plateau de BFMTV. "Je pense qu'il y a une chose grave qui se passe dans cette campagne, qui n'est bonne pour personne. Quand un responsable politique de premier plan fait campagne pour la magistrature suprême, en faisant siffler les médias, dans ses rassemblements, et qui d'autre part met en cause l'impartialité de la justice, je pense qu'il fragilise très fortement sa capacité à devenir le garant des institutions", a-t-il déclaré.
"Ce qu’il se passe pour elle est d’une extrême violence"
Mais dans la foulée de cette charge contre le candidat des Républicains, Emmanuel Macron a tenu à avoir un mot pour Penelope Fillon, victime collatérale de cette affaire selon lui. "J'ai beaucoup de respect pour l'épouse de François Fillon, que je ne connais pas, mais ce qu'il se passe pour elle est d'une extrême violence", a-t-il déclaré avant de préciser que dans un tel cas de figure, lui-même ne se serait pas permis de recommander à sa femme de garder le silence, au risque d’être envoyé "sur les roses assez rapidement".