Sécheresse, pertes de récoltes, risque de crise alimentaire, situation des agriculteurs : Marc Fesneau a répondu aux questions de Patrick Roger.
Pénurie alimentaire : "Nous avons la quantité de produits" assure Marc Fesneau
Risquons-nous de manquer de certains produits cet hiver ? "Nous avons la quantité de produits nécessaire, assure Marc Fesneau. Nous sommes une puissance qui parfois est exportatrice comme pour le maïs". Pour lui, "le sujet principal, c'est le prix. C'est pour ça qu'il faut faire jouer la solidarité nationale. L'autre sujet est celui de la rémunération de tous les acteurs de la filière. Il faut continuer le travail, en particulier avec la grande distribution au travers de la loi EGalim". "Il faut rémunérer l'ensemble des maillons de la chaîne. Aucun acteur économique ne peut durer s'il n'est pas rémunéré, c'est une question de souveraineté. Quand un produit manque, c'est parce que l'agriculteur ou l'industriel n'est pas rémunéré".
Les promotions mises en place par la grande distribution pour aider les consommateurs se font parfois au détriment des agriculteurs. "Il faut qu'on tienne les deux bouts de cette équation en essayant de tenir l'inflation, explique Marc Fesneau. L'État fait sa part avec la prime alimentation, la grande distribution doit aussi faire sa part. Comme consommateur et citoyen, on porte aussi une clef quand on choisit un produit français. C'est parfois l'affaire d'1 ou 2 centimes. Par ce geste, on assure aussi la souveraineté". "Pour qu'on ait des produits français, il faut des producteurs français, ajoute le ministre. La crise ukrainienne a révélé que l'alimentation est une arme".
"On perd en maïs 20% de la récolte et 25% en prairie"
Avec cette nouvelle vague de chaleur, les agriculteurs sont inquiets après un été de sécheresse. Marc Fesneau confirme que le régime de calamité agricole sera bien mis en place. Il rappelle que "c'est un régime de droit commun. Toute la question est d'accélérer le process. Pour l'année en cours, on serait sur un paiement en mars-avril. Une fois qu'on aura fait le constat, l'idée est d'accélérer. Le sujet principal pour élevage, c'est la trésorerie, explique le ministre. Les agriculteurs sont obligés de faire appel à de la nourriture qui vient de l'extérieur, pour les animaux, beaucoup plus tôt que d'habitude". Concernant les pertes dues à la sécheresse, "on sait qu'on perd en maïs 20% de la récolte et 25% en prairie".
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🗣"C'est un régime de droit commun. On doit accélérer le process. Pour l'année en cours, on serait sur un paiement en mars-avril"
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— Sud Radio (@SudRadio) September 12, 2022
Faut-il revoir le régime assurantiel des agriculteurs compte-tenu des défis climatiques ? "C'était un engagement du président de la République. On travaille pour qu'au 1er janvier, beaucoup plus d'agriculteurs rentrent dans le système assurantiel." Pour ce faire, "on va subventionner l'assurance : on va passer d'un budget global de 300 millions par an à 600 millions par an. Il faut qu'on subventionne l'assurance à des taux très élevés, jusqu'à 70%". "Les agriculteurs n'ont pas l'intention de vivre de la seule assurance, tient à souligner le ministre. Il faut aussi organiser un système plus résistant aux aléas climatiques". "Il faut aussi régler la question de l'accès à l'eau".
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