État de santé de la CGT, poids des syndicats aujourd'hui, dernier jour du quinquennat Macron, retraite à 64-65 ans, réforme de l'assurance chômage, menace d'un troisième tour social : Philippe Martinez a répondu aux questions de Patrick Roger.
Philippe Martinez (CGT) :"Pas de coups tordus pendant l'été, on saura répondre !"
Faut-il craindre un troisième tour social après les élections ? "Ce sont des formules !, estime Philippe Martinez. Je constate des mobilisations, il y en a eu avant, pendant et après les élections présidentielles. Il y a moins de monde dans les manifestations, reconnaît-il. Mais il faut aller dans les entreprises, c'est là qu'il y a des grèves", assure-t-il. Les deux priorités de la CGT des prochaines semaines seront "la question des salaires, qui n'est pas le pouvoir d'achat", et "la question de la sécurité sociale est primordiale", notamment car "ça finance les retraites. Si vous fermez le robinet qui finance les retraites, avec l'exonération des cotisations sociales, bientôt on travaillera jusqu'à 80 ans !"
Sur les prochaines mobilisations prévues pour la CGT, "ça dépendra des décisions ou des mesures, notamment sur les retraites, explique Philippe Martinez. Je déconseille fortement au président de la République d'essayer de faire des coups tordus pendant l'été, on saura répondre ! En général, comme ils sont courageux, ils passent ce genre de mesure quand une partie de la France n'est plus au travail, raille-t-il. On est vigilants et on saura répondre immédiatement à toutes les attaques qui viendront de lui président de la République ou du futur gouvernement" prévient-il.
Syndicats : "Emmanuel Macron nous a ignorés !" affirme Philippe Martinez (CGT)
Au moment de démarrer son nouveau quinquennat, quel est le bilan social du président Macron ? "Je n'ai pas vu beaucoup de social à part de la casse sociale !, estime Philippe Martinez. Le président de la République s'est employé à casser le maximum de droits pour le monde du travail et privilégier ses amis qui ont beaucoup d'argent". La CGT n'a pourtant pas appelé à voter contre Emmanuel Macron. "En face, il y avait un parti d'extrême droite, raciste, souligne le secrétaire général de la CGT. C'est ce qu'on a essayé d'expliquer, pour dire que ce parti n'est pas comme les autres". Il fait allusion notamment à la préférence nationale. Ce qui revient à "dire qu'il faut virer nos collègues de travail qui n'ont pas les mêmes origines ou couleur de peau que nous".
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— Sud Radio (@SudRadio) May 13, 2022
Au début du quinquennat d'Emmanuel Macron, on disait qu'il voulait passer outre l'ensemble des corps intermédiaires, notamment les syndicats. "Ce n'est pas qu'on a été maltraités, on a été ignorés !", affirme Philippe Martinez. Selon lui, "le président de la République considère que les syndicats ne servent à rien. Il vient juste nous chercher quand il y a des problèmes, on l'a vu après la mobilisation des Gilets Jaunes. Ça fait la 5e fois qu'il dit qu'il va changer, qu'il va écouter plus. Nous, on ne croit que ce qu'on voit ! Les paroles, ça va, il faut des actes". Concernant le prochain Premier ministre, "ce qui est important n'est pas la personne mais ce qu'on veut faire". Pour lui, "c'est monsieur Macron qui commande tout, le Premier ministre n'a pas toujours les coudées franches".
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