Lundi, à Grigny, dans l'Essonne, de nombreux élus de quartiers défavorisés ont lancé un appel au gouvernement à l'occasion des premiers états généraux de la politique de la ville.
Invité du Grand Matin Sud Radio, Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, a rappelé les premières mesures déjà prises par le nouveau gouvernement.
Sur les quartiers difficiles, nous avons surtout besoin de formation
"Tous les exécutifs, depuis des années, ont une responsabilité dans ce qui se passe dans les territoires fragiles, a expliqué le ministre. Nous avons des mesures à prendre. J'ai indiqué la semaine dernière que nous demandions aux préfets de flécher les contrats aidés en 2018 sur ces quartiers prioritaires, comme sur les territoires ruraux. Sur ces quartiers, nous avons surtout besoin de formation et nous avons pris des mesures, je pense au dédoublement de classes dans les zones prioritaires. On a ouvert 2500 classes en septembre dans les quartiers. Ce sont des mesures qui comptent."
"Nous avons sanctuarisé les budgets politique de la ville sur le quinquennat"
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Surtout, explique-t-il, l'État ne pourra pas venir régler la situation seul : "On peut toujours demander plus, mais je me suis battu pour que les budgets soient sanctuarisés. J'entends les cris des maires qui sont dans les quartiers les plus difficiles. Ils ont raison. Ce sont eux qui voient certaines dérives, des difficultés de plus en plus lourdes dans certains quartiers au niveau de la sécurité, de l'emploi. Il y a effectivement un décrochage, dans certains quartiers. J'entends que nous puissions y faire davantage, mais il faut les efforts de tout le monde et des collectivités aussi."
On ne peut pas dire que la Seine-Saint-Denis n'a plus un sou
Ainsi, Jacques Mézard n'a pas paru très réceptif au message envoyé par le département de la Seine-Saint-Denis, qui a annoncé qu'il ne serait pas en mesure de verser le RSA à ses bénéficiaires au mois de décembre, faute de budget. "Il y a des lois dans cette République et je ne pense pas qu'il soit opportun qu'une collectivité dise qu'elle n'exécute plus la loi, a lancé un Jacques Mézard lapidaire. On ne peut pas dire que la Seine-Saint-Denis n'a plus un sou, même si les départements ont une compétence sociale très lourde et une partie de leurs dépenses n'a pas été compensée depuis des années."
"D'ici la fin de l'année, nous y verrons plus clair" sur le Grand Paris
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Interrogé sur l'avenir du Grand Paris, alors que l'on murmure une annonce allant dans le sens d'une disparition des départements de la Petite Couronne, Jacques Mézard n'a pas voulu confirmer ni infirmer : "Tout le monde dit que le système est trop compliqué, qu'il ne fonctionne pas, qu'il faut le changer. Nous avons besoin de faire évoluer le Grand Paris. Il ne s'agit pas de dire qu'on supprime les départements autour de ceci ou de cela. Il y a un dialogue en cours, on écoute. Il faudra une décision. D'ici la fin de l'année, nous y verrons plus clair. La conférence du Grand Paris a été annoncée, elle doit servir à ça. Il faut un Grand Paris qui ait une capacité d'action, avec de grands projets de déplacement, de grands projets économiques."
Écoutez l'interview de Jacques Mézard, invité politique du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard