En visite ce mardi sur l'île de beauté, où il doit rencontrer le président de l'Assemblée locale Jean-Guy Talamoni, Emmanuel Macron a affiché sa fermeté en s'opposant catégoriquement à l'amnistie des prisonniers politiques corses, principale revendication des nationalistes, vainqueurs des élections territoriales en décembre dernier. Une décision qui ne surprend pas Daniel Arnaud (Docteur en Philosophie politique et auteur de l'ouvrage "La Corse et l'idée républicaine").
"On risque d'avoir un dialogue de sourds"
Invité de Véronique Jacquier dans le Grand Journal de 18h, l'intéressé analyse la situation pour Sud Radio. Selon lui, la position de Macron "était attendue" mais il convient de distinguer deux choses bien distinctes. "Concernant les revendications des prisonniers dits politiques, il y avait deux choses : l'amnistie puis le rapprochement des prisonniers et la porte reste quand même ouverte pour envisager ce rapprochement des prisonniers, qui sont actuellement sur le continent, vers le centre de Borgo (Haute-Corse). Il y a un espace de discussion possible", tient-il ainsi à rappeler, précisant qu'il ne s'agit "pas d'un désaveu", de la part du chef de l'État.
"En revanche, pour ce qui est de l'amnistie, on va avoir une situation de blocage parce qu'effectivement le président Macron a rappelé la position ferme de l'État, et on pouvait difficilement imaginer qu'il en soit autrement, surtout en ce jour de commémorations des 20 ans de l'assassinat du préfet Érignac. Mais de l'autre côté, les nationalistes et notamment Jean-Guy Talamoni ne vont pas lâcher l'une de leurs revendications fondamentales, donc on risque d'avoir un dialogue de sourds", poursuit-il.
>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Daniel Arnaud, invité du Grand Journal de 18h