Rivale de François Hollande lors de la primaire socialiste de 2011, Martine Aubry a pesé de tout son poids dans le quinquennat qui s’achève, coalisant notamment sur sa ligne politique le groupe des "frondeurs" socialistes qui se sont régulièrement opposés au gouvernement de Manuel Valls. Incarnation du tournant social-libéral du quinquennat de François Hollande, Emmanuel Macron n’est ainsi pas franchement dans les petits papiers de l’emblématique maire de Lille. Et ce, même lorsqu’il se dresse face à Marine Le Pen dans un second tour d’élection présidentielle.
Une attitude "pas à la hauteur des enjeux" selon Patrick Kanner
En effet, si elle a bien appelé à "faire barrage au Front national" au soir du premier tour, Martine Aubry n’a pas explicitement appelé à voter pour Emmanuel Macron. "Appeler à voter Macron est au-dessus de ses forces", confie ainsi son entourage à Europe 1. Une attitude qui n’est pas forcément très bien accueillie dans les rangs socialistes. "Elle n'est pas à la hauteur des enjeux", déplore ainsi le ministre de la Ville, Patrick Kanner.
"Le message aurait pu être plus clair, mais le fait de dire 'j'appelle à faire barrage au Front national' induit forcément qu'elle va voter Emmanuel Macron", tempère Christophe Itier, porte-parole d'En Marche! dans le Nord. "On peut ne pas partager le projet d'Emmanuel Macron, là ce qui est en jeu c'est autre chose. Ce sera grave si demain Marine Le Pen l'emporte, ou si le score est extrêmement serré. Chacun en répondra en son âme et conscience", ajoute-t-il. Un membre de l’entourage de l’ancienne ministre du Travail de Lionel Jospin tient tout de même à se montrer rassurant : "Bien sûr qu'elle votera pour Emmanuel Macron, mais cela restera dans le secret de l'isoloir".
Comme en 2002, tous les républicains doivent faire barrage au Front National.
— Martine Aubry (@MartineAubry) 23 avril 2017