Après le débat à cinq du 20 mars, ils étaient cette fois 11 sur le plateau de BFMTV et CNews pour un débat animé, qui a pu tomber dans la confusion à cause du nombre important de participants, mais qui a également permis aux candidats de s'apostropher.
Une tribune pour les "petits" candidats
Absents du premier débat, les six "petits" candidats ont profité de l'exercice pour se faire entendre et marquer leur positionnement. Si Philippe Poutou et Nathalie Arthaud ont affirmé leur statut de candidats des travailleurs, François Asselineau a développé sa position de candidat souverainiste, affirmant être "le seul candidat du Frexit", jugeant que "les dirigeants français n'ont plus les manettes". Nicolas Dupont-Aignan a développé son aspect gaullliste, quand Jacques Cheminade s'est présenté comme "un homme en colère" face à "la dictature financière". De son côté, Jean Lassalle a insisté sur ses origines de "fils de berger", souhaitant "proposer un avenir basé sur l'espoir".
Philippe Poutou interpelle Fillon et Le Pen
Le candidat du NPA Philippe Poutou a été le plus offensif au moment d'aborder les affaires, interpellant directement Marine Le Pen et François Fillon, accusant le candidat LR de se servir "directement dans les caisses de l'État". "Les ouvriers, quand ils sont convoqués, n 'ont pas d'immunité ouvrière", a-t-il lancé.
François Fillon a, lui, refusé de répondre aux questions concernant les affaires qui le touchent -et qui avaient été les grandes absentes du débat du 20 mars, évoquées ni par les intervieweurs, ni par les autres candidats- et a préféré développer une anaphore sur le "président exemplaire", qui n'était pas sans rappeler le "Moi président" de François Hollande en 2012. Benoît Hamon et Nicolas Dupont-Aignan se sont retrouvés sur la proposition d'un casier vierge pour les candidats.
Mélenchon et Macron s'attaquent à Marine Le Pen
La candidate du Front national a été l'une des cibles de ses concurrents, notamment Emmanuel Macron, avec qui elle est au coude à coude dans les sondages pour la première place. "Ce que vous proposez, madame Le Pen, c'est la baisse du pouvoir d'achat pour les Français, c'est la guerre économique", a lancé Emmanuel Macron, tandis que Jean-Luc Mélenchon s'en est pris à la présidente du Front national sur le thème de la religion et de la laïcité à propos de la question des crèches dans les mairies.
Le sujet phare de la directive sur les travailleurs détachés
Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan se sont finalement rejoints en réclamant l'abrogation ou la renégociation de la directive sur les travailleurs détachés. Un sujet qui a été largement débattu, Emmanuel Macron déclarant y être favorable : "On oublie de dire à chaque fois qu'il y a près de 300 000 Français qui sont des travailleurs détachés."