Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste, aura, en quelque sorte, réussi à faire mentir les sondages. Crédité d’environ 8 % des intentions de vote avant le premier tour, le candidat PS n’a finalement obtenu que 6,4 % des voix dimanche soir. Du jamais vu depuis Gaston Defferre et ses 5,01 % en 1969.
"J’ai échoué à déjouer le désastre qui s’annonçait depuis plusieurs mois et plusieurs années. J’en assume pleinement la responsabilité. C’est la seule attitude que me dicte mon éthique politique. Cet échec est une profonde meurtrissure", a réagi Benoît Hamon après l’annonce des résultats. Il s’est malgré tout dit "fier d’avoir mené une campagne fondatrice qui a redonné sa place à la magnifique jeunesse de notre pays, mais aussi une dimension sociale, écologique, européenne".
Un possible éclatement du Parti socialiste
Au PS, le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a tenu à saluer "la campagne courageuse" du candidat et appelé son parti "à se rassembler pour faire face au FN". Si l’unité du parti devrait être maintenu face à Marine Le Pen - de nombreux responsables PS ont d’ores et déjà appelés à voter Emmanuel Macron - l’avenir à moyen terme semble bien plus incertain.
Salut à la campagne courageuse de @benoithamon .
Le 2e tour n'est pas gagné.
Le #PS va devoir se rassembler pour faire barrage au #FN.— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 23 avril 2017
Pour le moment, aucun ténor n’a décoché la première flèche mais les tensions apparues depuis plusieurs mois au sein des socialistes semblent de plus en plus compliquées à surmonter. Déjà lors des primaires Manuel Valls évoquaient ces "deux gauches irréconciliables" peu à peu matérialisées par les multiples soutiens à Emmanuel Macron durant la campagne, dont celui de l’ancien Premier ministre.
"La gauche n’est pas morte. Vous n’attendez pas une recomposition d’appareils, les arrangements d’un vieux monde politicien. Vous attendez une renaissance. Ce soir, elle est douloureuse, demain, elle sera féconde. Il nous faut être à la hauteur du moment", a anticipé Benoît Hamon lors de son discours dimanche soir, actant entre les lignes une possible implosion du Parti socialiste.
Vous attendez une renaissance : ce soir elle est douloureuse, demain elle sera féconde.
— Benoît Hamon (@benoithamon) 23 avril 2017