Rarement la profession d’assistant parlementaire n’a fait autant parler d’elle. Dans une campagne présidentielle particulièrement indécise, les affaires impliquant François Fillon et Bruno Le Roux ont semé le trouble sur une profession vulnérable aux accusations d’emplois fictifs. Face à cette situation, plusieurs syndicats de collaborateurs (FE-CGC, CFTC, CGT, FO, Solidaires, Unsa et l'Association de gauche des assistants parlementaires du Sénat) ont décidé d’interpeller ce jeudi les candidats à la présidentielle en vue d’une clarification de leur statut.
"Un coup de projecteur délétère"
"Depuis plusieurs semaines, la campagne pour l'élection présidentielle de 2017 est marquée par les soupçons d'emplois fictifs de collaborateurs parlementaires entraînant un coup de projecteur délétère sur notre profession", écrivent ces organisations dans un courrier adressé à l'ensemble des candidats, courrier dans lequel elles pointent "les conséquences tout aussi délétères d'un vide juridique qui n'a que trop duré". Dans leur courrier, les syndicats réaffirment que les tâches des 3 500 collaborateurs parlementaires "sont bien tangibles" et "indispensables au bon fonctionnement de la démocratie". "L'absence de transparence est une source de dérives, comme nous pouvons le constater", ajoutent-ils, estimant que "seul un statut" permettrait "de clarifier l'usage du crédit alloué aux parlementaires et d'instaurer une gestion des ressources humaines moderne, digne d'un Parlement du 21e siècle".
"Alors que la session parlementaire a pris fin, nous considérons qu'il n'est plus possible d'attendre la session extraordinaire de l'été 2017, avec le risque de reprendre à zéro des discussions qui ont déjà pris bien trop de temps. C'est pourquoi nous vous demandons en tant que candidat à la Présidence de la République de vous engager clairement dans ce dossier", peut-on encore lire dans ce courrier.
(Avec AFP)