Populistes ou progressistes? Épineuse question pour Patricia, qui compte bien voter aux élections européennes.
"Pour les populistes, certainement pas, c'est sûr ! Mais 'progressistes', ça englobe tellement de monde, tellement de tendances, que je ne m'y retrouve pas non-plus... C'est un peu du bla-bla !"
"Du bla-bla pour gagner les élections en nous divisant"
Des mots, toujours des mots... C'est aussi l'avis d'Olivier, qui attend d'abord du concret:
"Progressistes, c'est aller de l'avant. Mais qu'est-ce qu'on met derrière? Je ne me positionnerai ni dans un camp, ni dans l'autre, vu que je ne connais la définition ni de l'un, ni de l'autre".
Un "nouveau clivage, qui relève de la pure politique politicienne, à en croire Victor et Olivier. "C'est pour gagner des élections, mais c'est un faux débat. On travaille trop en terme de clivages, et pas de débats constructifs. C'est juste du 'blablabla', un système pour nous diviser. Ils sont malins".
"Un clivage moins signifiant que gauche-droite, ou gros-petits"
Le clivage proposé par Emmanuel Macron ne fait donc pas recette auprès des Français, et ça n'étonne pas Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'institut de sondage IFOP :
"C'est une manière de structurer le champ politique, pour autant cette opposition dit très peu de choses aux Français. Quand on les interroge sur ces termes, ils ont du mal à s'exprimer, à y projeter des concepts. Ces termes 'progressistes et populistes' ne signifient pas grand chose, en tout cas sont moins signifiant pour les Français, que le clivage entre gauche et droite, ou entre gros et petits. Quand toutes les mesures prises par un gouvernement sont vues comme des cadeaux pour les riches, pour les gros: c'est des clivages qui imprègnent davantage le tissu social et le discours des Français".
Emmanuel Macron a donc encore du boulot s'ils souhaite convaincre les Français de la réalité concrète d'un clivage qui opposerait les progressistes aux populistes.
Propos recueillis par Benjamin Glaise.