Le Premier ministre britannique Boris Johnson est en soins intensifs depuis lundi 6 avril en raison du coronavirus."Cela souligne une fois de plus la gravité de la crise du Covid-19 et face à la maladie, il n'y a pas d'adversaires confie Raphaël Glucksmann. Nos pensées les plus fraternelles au peuple britannique, à Boris Johnson et sa famille".
Raphaël Glucksmann : "La France et l'Europe sont humiliées par cette crise"
Selon Raphaël Glucksmann, la France est humiliée par cette crise du Covid-19."La France et l'Europe sont humiliées par cette crise précise le député européen. Notre pays est la septième puissance économique mondiale et on envoie au front des soignants sans protections, on n'arrive pas à les équiper de masques, on ne peut pas produire des tests en nombre suffisant, des molécules les plus basiques pour être auto-suffisants en termes de médicaments. Ce n'est pas la responsabilité de tel ou tel gouvernement ajoute-t-il, c'est beaucoup plus profond comme processus de perte de souveraineté. Nous ressentons de l'impuissance, sur laquelle il faudra reconstruire une souveraineté industrielle et politique".
"J'ai toujours combattu pour l'idée européeenne, mais l'Europe n'est pas une religion estime-t-il. Il faut comprendre qu'aujourd'hui elle ne fonctionne pas, il y a eu un échec des solidarités dès le début de la crise. Oui aujourd'hui des mesures sont prises, mais ça ne fonctionne pas. Il faut retrouver une souveraineté, européenne et nationale. L'Union Européenne ne pourra pas retrouver son train-train quotidien après la crise du Covid-19" insiste-t-il.
"Si l'Europe n'est pas capable d'être utile face à cette crise, alors quelle est son utilité ?"
"L'urgence pour l'Union européenne est de mutualiser nos emprunts, c'est ce qu'on appelle les 'coronabonds' explique Raphaël Glucksmann, pour ne pas que les pays les plus vulnérables ne s'effondrent. Il faut montrer notre solidarité européenne. Et la question principale, et Angela Merkel a raison, sera celle de la souveraineté reconnaît-il. On a participé à une globalisation qui rend les pays européens aujourd'hui totalement dépendants de la Chine, de l'Inde, des pays producteurs.
Une série de micro-décisions d'entreprises qui cherchent le plus bas coût de production, mêlée à une incroyable démission du politique. Il faut changer ce logiciel du libre-échange absolu affirme le député européen. Pendant la pandémie, l'Union Européenne a validé un accord de libre-échange avec le Vietnam au début de la crise rappelle-t-il. Il faut se battre contre cette logique là !"