Alors que son collègue Michel Sapin présente ce mercredi 1er octobre, le projet de budget de l'État pour 2015, François Rebsamen, ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social, était ce matin l'invité politique de Christophe Bordet sur Sud Radio, de 8h10 à 9h.
“9,7 % de chômeurs et nous serons sous la barre des 10 % à la fin de l'année”
"Il y a beaucoup de chômage dans notre pays – 9,7 % de chômeurs actuellement et nous serons sous la barre des 10 % à la fin de l'année, je l'espère bien –, mais ce n’est pas d’aujourd’hui et nous faisons tout pour créer de l’emploi", précise le ministre, avant d'admettre, à la fin de l'interview, vivre chaque mois, comme "une souffrance, l'annonce de la hausse du nombre d'inscrits à Pôle Emploi"."On va s’en sortir", relativise néanmoins le ministre, "à travers tout ce que l’on fait aujourd’hui, il y a de l’espoir. Et, si l'on n’y prend pas garde, la droite pourrait remettre en cause tout notre système d'indemnisation. Alors, il faut des engagements", agite le socialiste.
“3 %” de diminution du budget du ministère du Travail
Concernant le projet de loi de finances 2015, François Rebsamen annonce une diminution de 3 % du budget du ministère du Travail, l'année prochaine. "On gère de la manière la plus serrée possible, il faut absolument réaliser des économies, évaluer les dispositifs en place, et voir en cours d’année comment cela peut produire des effets, sur la politique de l’emploi notamment." François Rebsamen rappelle tout de même que "le budget du ministère du Travail a été augmenté de 20 % depuis 2012".
“150 000 nouveaux travailleurs arrivent sur le marché du travail chaque année”
Sur la promesse de campagne de François Hollande de redonner du travail à 150 000 jeunes, François Rebsamen indique qu'elle sera tenue. "25 % de ces jeunes viennent des quartiers de la politique de la ville, nous leur offrons des contrats qui peuvent durer trois ans, qui permettent d’insérer des jeunes qui étaient assez loin du monde du travail", rappelle-t-il.François Rebsamen promet l'année prochaine, dans les missions locales, "la garantie jeune" pour "50 000 jeunes". Il parle d'emplois aidés "très utiles" pour les "50 000 jeunes qui décrochent du système scolaire chaque année en France". "Ce nouveau dispositif a été impulsé par l'Europe", précise-t-il."On a une arrivée supplémentaire de jeunes sur le marché du travail chaque année, on ne peut pas s'en plaindre. Donc, non seulement il faut réduire le chômage, mais il faut créer de l’emploi. L’économie française continue de créer des emplois, chaque année on crée de l’emploi, c’est le contraire de l’Allemagne, 150 000 nouveaux travailleurs arrivent sur le marché du travail chaque année", développe le ministre.
Contre les “économies récessives”de “M. Fillon”
"On essaie, le chemin de crête est étroit, souligne le ministre. D'un côté, il y a les propositions de M. Fillon, 110 milliards d’économies, la suppression de postes de fonctionnaires, mais où vont-ils les prendre ? Ils vont supprimer des infirmières ? Il faut que nos entreprises recréent de l’emploi, de la richesse. Les salariés, ce n’est pas que le patron, sont très attachés à leur entreprise, bien souvent ils connaissent l’avenir. Nous leur redonnons des marges de manœuvre pour recréer de l’emploi, pour les soutenir. Il faut donc faire des économies, tenir nos 50 milliards, mais pas de trop, pour ne pas qu’elles soient récessives."