Retraite, PMA, Gilets Jaunes, est-ce la rentrée de tous les dangers pour Emmanuel Macron ? C'est la question posée aux invités, avant le G7 à Biarritz et après la réception de Poutine à Brégançon.
Emmanuel Macron a déjà changé sa façon de gouverner suite à la crise des Gilets Jaunes
La contestation s'organise déjà : retraite, PMA, Gilets Jaunes... La rentrée est toujours un passage important, voire délicat, peu importe l'année et le Président, mais elle l'est d'autant plus pour Emmanuel Macron en 2019. Jean Petaux, politologue à Sciences-Po Bordeaux, confirme : "Toutes les rentrées possèdent une part d'incertitudes. Et c'est là où l'on attend le moins les problèmes que ceux-ci peuvent surgir. Par exemple, l'an dernier à peu près à la même époque, personne n'envisageait la crise des Gilets Jaunes. Il peut donc y avoir des surprises et c'est ce qui fait l'aléas de la politique. Les deux sujets que vous avez sélectionnés sont deux variables tests. D'un côté, une question sociale : celle de la réforme des retraites, dont on sait qu'elle peut être mobilisatrice, de l'autre côté, une question sociétale, qui renvoie plus à l'évolution des mœurs, des pratiques individuelles. Les deux, social et sociétal, ayant dans le passé contribué à mobiliser des camps différents".
Ce sont des réformes clé du quinquennat d'Emmanuel Macron, on parle même d'un acte 2. Mais peut-on avoir une évolution de la manière de gouverner de la part du président de la République ? "Cette évolution a sans doute été déjà amorcée, répond le politologue. Elle a été le produit de la réflexion consécutivement à l'épisode des Gilets Jaunes. Le Débat national montre aussi une nouvelle manière de gouverner et je pense qu'il est plutôt sur cet axe-là maintenant". Qu'attend Adrien Morenas, député LREM du Vaucluse, de la rentrée d'Emmanuel Macron ? "J'attends qu'on continue le travail engagé, dans un souci de vigilance. La crise des Gilets Jaunes nous a rappelé que l'on a besoin de dialoguer avec nos concitoyens".
"Tout est prétexte à aller perturber la démocratie telle qu'on la connaît"
La permanence du député LREM à Carpentras a été dégradée avec des tags contre le CETA, signés des Gilets Jaunes, une nouvelle fois dans la nuit de dimanche à lundi 19 août. Adrien Morenas témoigne : "Ce sont des moments handicapants : une permanence taguée ça retarde la rentrée parlementaire. Surtout, on ne sait pas si ce sont des Gilets Jaunes, j'ai plus l'impression, qu'en ce moment, tout est prétexte à aller perturber la démocratie telle qu'on la connaît. Ma permanence était ouverte pendant la signature du texte du CETA pour que les gens viennent dialoguer. Même après le vote, j'ai reçu les syndicats agricoles en discutant de comment on pouvait sortir gagnant de ce traité. Les Gilets Jaunes n'ont commencé à s'y intéresser que lorsque la presse en a parlé. C'est un prétexte pour attaquer la démocratie".