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Réforme du collège : les principaux points qui fâchent

Par Jérémy Jeantet

Dans l'œil du cyclone politique avec sa réforme du collège, Najat Vallaud-Belkacem affronte ce mardi un mouvement de contestation du corps enseignant. Retour sur les principaux motifs de discorde.

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Sept syndicats d'enseignants appellent à la grève ce mardi 19 mai pour s'opposer à la réforme du collège. Un mouvement de contestation soutenu par 6 Français sur 10 selon un sondage Odoxa pour les Echos.

Vers la disparition des langues anciennes

En voulant supprimer le latin et le grec comme options, la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem s'est attirée les foudres des enseignants et des intellectuels. Selon le projet initial, l'enseignement du grec et du latin ne se ferait plus en option, mais à travers un enseignement interdisciplinaire baptisé Langues et cultures de l'Antiquité et qui serait destiné à tous les élèves, et pas seulement aux 20 % qui étudient le latin au collège et aux 3 % qui apprennent le grec en 3e. "Délire maoïste" pour Jean-Luc Mélenchon, un enseignement "au moins aussi important que l'Anglais et le Chinois" pour Marielle de Sarnez, les critiques fusent de toutes parts. Au point que la ministre de l'Education nationale demande au Conseil supérieur des programmes de revoir sa copie. Un enseignement de complément sera mis en place, permettant à ceux qui le souhaitent de suivre un enseignement en latin équivalent à celui qui existe aujourd'hui.

La fin des classes bilangues et européennes

Autre mesure qui crée des remous, la volonté, pour la ministre, de mettre fin aux classes dites bilangues et européennes, qui existent depuis une dizaine d'années. Rue de Grenelle, on reproche à ce dispositif, qui ne concerne que 16 % des élèves, d'être trop élitiste. En remplacement, l'enseignement d'une deuxième langue vivante débutera en 5e, et non plus en 4e, et pour tous les élèves cette fois. Face à l'inquiétude des professeurs d'Allemands, le chef de l'Etat a promis plus d'enseignants et plus d'élèves dans les classes d'allemand, matière désertée ces dernières années et sauvée jusque-là par les classes bilangues.

Un enseignement de l'histoire en questions

C'est peut-être la mesure qui est encore la plus floue dans le dispositif de la réforme du collège. Le conseil supérieur des programmes a établi une liste de thèmes obligatoires dans le cursus d'histoire d'un collégien, avec d'autres thèmes qui seraient, eux, facultatifs, en fonction du choix de l'enseignant. Dans la première version du rapport du CSP, publiée le 15 avril, plusieurs décisions ont fait polémique, notamment celle de rendre obligatoire, en 5e, un enseignement intitulé "Islam : débuts, expansion, sociétés et cultures", alors que les enseignements "Sociétés et cultures au temps des Lumières" et "Pensée humaniste, réformes et conflits religieux" sont rendus optionnels. Des orientations qui ont fait bondir. Même s'ils se disent favorables à la réforme, les socialistes Christian Paul et Eduardo Rihan Cypel ont tous deux appelé à revoir cette répartition des enseignements obligatoires et optionnels. Tout comme l'historien Dimitri Casali, qui s'est insurgé contre cette "déconstruction de notre culture".

Najat Vallaud-Belkacem "ouverte au dialogue"

Les orientations du conseil supérieur des programmes pour cette réforme du collège ont entraîné une levée de boucliers, plus de 200 députés UMP et du centre, sous l'impulsion de Bruno Le Maire, écrivant même à François Hollande pour lui demander le retrait du texte. Mais Najat Vallaud-Belkacem conserve la confiance du président de la République, ainsi que celle du Premier ministre, Manuel Valls, auteur d'une tribune dans Libération ce lundi pour défendre la ministre de l'Education nationale.Des inflexions ont déjà été consenties sur la question de l'enseignement du latin, de l'allemand, et sur I-Télé ce dimanche, elle a reconnu qu'il pouvait y avoir "des défauts dans les projets actuels du conseil supérieur des programmes", même si elle dénonce "les mensonges éhontés", estimant que le débat était "pollué par des contre-vérités".

Suivez, tout au long de la journée, ce mardi, sur les antennes de Sud Radio, les différents débats, interviews et reportages en lien avec cette réforme du collège.
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